« Me Too » et ses dindons de la farce, et ses casseroles. La dernière en date c’est l'expulsion –démis de ses fonctions- du scientifique et professeur espagnol, Francisco Ayala, (voir photo) de l’Université d’Irvine en Californie où il occupait des postes de la plus haute influence et responsabilité, après avoir été l’objet d’une procédure d’investigation et de quelques quatre-vingt dénonciations (quatre-vingt), accusé d’abus et de harcèlement sexuels. L’affaire fait du bruit, normal dirait-on, aussi bien das les milieux de la dite Université que dans la presse –papier et digitale à la fois- en Espagne, son pays d’origine. « On a converti -déclare-t-il d ans la presse espagnole- mes gestes de courtoisie en accusations de harcèlement sexuel ». Choc de cultures –entre les États Unis et l’Europe où certaines des manières qu’on lui reproche sont acceptées en toute normalité ? Anachronisme dû a son âge ? Le bruit et la poussière que la polémique aura déclenchés laissent transpercer tout de même la volonté inflexible, déterminée, dans certains milieux des Etats-Unis, d’imposer certains codes de conduite et de comportement sur le plan de relations sociales, et d’exclure et de bannir d’autres qui sont vues comme propres à d’autres pays, ou à d’autres continents –l’Europe, p. ex., le double baiser dans les (deux) joues- ou comme un défi aux croyances (sic) en vigueur dans ces milieux, à entendre les déclarations sur cette affaire du recteur de l’université concernée.
Par là oú il fait sans doute aussi allusion aux positions polémiques de ce scientifique espagnol en faveur de la théorie de l’évolution, sujet sensible s’il en est aux Etas-Unis, spécialement dans ses milieux les plus conservateurs, marqués par un fondamentalisme religieux de signe protestant qui, avec l’arrivé de Donald Trump à la présidence auront connu –après l’ère Reagan néanmoins- son plus grand essor. Et enfreignant par-dessus le marché, des postulats inamovibles dans l’argumentation concernant l’ADN –devenu comme une sorte de religion ou pseudo-religion laïque- de la propagande (de couche surtout ecclésiastique) contre l’avortement. Un trait et de la personnalité et de la trajectoire du professeur incriminé prête le flanc surtout, à mon avis, à ce genre d’accusations, et c’est le fait qu’il s’agit d’un ancien membre du clergé, ce qui plus est, un ancien moine (prêtre dominicain) sécularisé cela fait bien des années. Plus de trente (et encore plus) Peu importe, car la mémoire de l’institution -comme chez bien d’autres d’ailleurs-, est longue et elle a tout le temps devant elle, comme disait, faisant montre de cynisme éprouvé, le personnage central –un inquisiteur anglais- du "Nom de la Rose". Ainsi, ce passé, révolu à jamais, pour le propre intéresse devient fatalement le passé qui ne passe pas, prêt a lui rattraper au premier tournant, comme il lui est arrivé maintenant. À la merci par dessus le marché, de stigmatisations de toute sorte, attachées a la personne et à l’image des ecclésiastiques sécularisés, ou dans d’autres termes, des curés défroqués.
Et particulièrement celles –qui nourrissent toujours certaines imaginations ma foi- qui les dépeignent comme des êtres sexuellement dépraves (ou pervertis ou pervers ou dévoyés). Je n’y peux rien, devant une réalité tenace dont moi-même j’aurais été témoin et victime a la fois pendant tant d'années. Aggravé en Belgique d’ailleurs par une triste chronique d’actualité judiciaire la plus brulante –les cas de pédophilie- ces toutes dernières années. Croire au scientifique accusé, ou à celles qui l’accusent ? La question n’est pas là, car en stricte procédure –judiciaire ou disciplinaire administrative- ce sont les preuves (tangibles) qui commandent. Et le manque flagrant, retentissant dans ce cas comme dans tant d’autres ne peut pas être compensé par des temoignages –toujours soumis a caution- à l’encontre de l'accusé, aussi nombreux furent-ils, loin de là. Ce qui frappe aussi c’est tout ce que ces cas auront eu la vertu de mettre en lumière et c’est entre autres le caractère secret de la procédure, qui dans le cas que nous occupe n’aura été levée qu’après le bruit médiatique déclenché par cette affaire. Fantasme de l’Inquisition (espagnole)
Car tout se passe en effet comme si on assistait au retour du refoulé, d’un passé historique –ce qu’on appelle « la période » ou « le régime espagnol »- que les Belges ont du mal a assumer. Et je ne voudrais pas insister trop la-dessus, à dessein, conscient –ma foi- du coté sensible délicat, à fleur de peau, toujours resté plaie vive, du sujet. « L’Université se résistait a rendre publique certains témoignages à son encontre car –disait-il- ils étaient parfaitement banales »
De même, je les enjoigne, vivement, à rendre publique ces témoignages ou preuves par écrit (sic) dont il est question dans ma lettre d’expulsion de la Royale. Car si certains en rient, de la farce je veux dire, nous voulons en rire tous, car nous en avons le droit, même des Espagnols ici, avec qui –d’après un cliché fortement ancré dans la mémoire collective belge- « en Flandres on arrêta de rire » (c’est ce que j‘appris du moins à l'ULB) Assez de farce dans cette affaire!