"Le monde d'hier". Un titre "trompeur", celui du film `que je viens de voir hier, a l"écran ces jours-ci à Bruxelles, tel qu'il est salué par la critique, élogieuse et en même temps désabusée. A double titre trompeur, en effet. De par le roman -du même titre, c'est vrai- de Stefan Zweig,
publié en Brésil juste avant son suicide, où il décrit sa vie joviale
et insouciante dans la Vienne d' avant 1914, pleine d'échanges et de vie
sociale et d'amitiés -Arthur Schnitzler, Sigmund Freud- à la quelle mit
fin brutale la guerre, tout ce qui la provoqua et tout le fatras de
calamités -violence, montée des totalitarismes, de l'antisémitisme,
etcétéra- qu'allait elle entrainer derrière. "Un monde dont nous n'avons plus de traces à peine",
m'avoua mélancolique -et d'un aura de mystère- un compagnon -confrère-
lors de nos excursions de dimanche dans des paysages alpins proprement
féeriques, mes années du séminaire d'Ecône. C e que je retins jusqu'au
aujourd'hui sans savoir pour quoi. Et sans savoir -voila le quid?- ce
qu'il voulait dire exactement mon confrère, ce qui s'ajoutait à ma
curiosité et à mon intérêt et à ma perplexité. Trompeur (ce titre)
également de par le monde "d'hier"- non pas celui d'aujourd'hui- qu'ils
regrettent et dont ils craignent la disparition, aussi bien les
protagonistes que les réalisateurs du film, mais cet autre monde en
danger également de disparition derrière les fantasmes et obsessions
-identitaires-, savoir ceux de cette extrême droite damnée ("massa
perditionis", de perditions) qui se cacherait lors des élections
présidentielles de demain (deuxième tour), derrière la candidature de
Marine Le Pen, présente partout dans le films sans
se voir pour autant nommée (exprès) A l’emporte-pièce. L’idée me vient
fatalement a l'esprit, c'est vrai, sans vouloir ôter pour autant ses
mérites le moins du monde à un film si captivant sur bien d'aspects.
Marine Le Pen -et avec elle, ses chats et toutes ses embrouilles -et
tambouilles- d'héritage et de famille, la grande et hyper terrible
menace qui pèse sur le monde d'aujourd'hui savoir celui "d'hier"? Soyons
sérieux s'il vous plait! En prenant au sérieux elle-même d'abord, ce a
quoi je me résistais éperdument je l'avoue, un peu embrouillé moi aussi
dans les intrigues et les querelles qui peuplent (a ce que l'on voit)
les aléas de s'appeler Le Pen. Une tactique et stratégique ce qui se
cachait derrière l'épreuve de force si déchirante entre les deux
candidatures rivales de l'extrême-droite au premier tour. Rien que ça?
Car à l'esprit me vient la sentence de façon répétée dans les lèvres d'un bon ami français, comme quoi les questions de (pure ou simple)
stratégie cachent bien d'autres derrière. Et a l'esprit me vient en même
temps -sur les traces d'Eric Zemmour- un exemple tiré d'un des
épisodes ou chapitres plus emblématiques de l'histoire de France
(chérie) Et c'est de l'histoire de la Restauration, de la dernière de ses
tentatives (infructueuses!n) je veux dire. Et j'entends par là faire
allusion à l'affaire du drapeau blanc chez le prétendant au Trône -par sa branche légitimiste- Henri V (comte de Chambord) (voir photo) "Paris
bien vaut une messe" -dans le programme et la campagne (ratée) de
montée au trône de son illustre prédécesseur-, et pourquoi pas un
drapeau tri-couleur? Le dilemme caché derrière la querelle (déchirante)
entre l'immigration zéro -de la génération Z-, et le refus (obstiné) à
"en faire de tonnes", de Marine Le Pen. Et les résultats semblent
lui avoir (assez) donné raison, quoique dans ma décharge je tiens a
faire valoir aussitôt mon point de vue "espagnol" Car il faut bien se
rendre a l’évidence, pour comprendre certaines choses -en touchant de
près ou de loin l'esprit et tout ce qui s'y rapporte- il faut bien
(hélas?) être né français. À ce qui touche même ce qu'on appela jadis
"la France espagnole" (s'il vous plait)
lundi 18 avril 2022
MARINE LE PEN ET LE COMTE DE CHAMBORD
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