"Les trois mousquetaires", les mêmes de mes lectures d'enfance (en espagnol) du roman célèbre d'Alexandre Dumas, transposé maintenant dans le film homonyme, au prix tout de même de quelques remaniements et du récit et de l'intrigue, par rapport au texte originel de son créateur, et des quelques petites entorses, des (véritables) tours de force à l'Histoire de France de cette période qui sert au film de toile de fond. C'est ce que j'essayerais de montrer et d'expliquer au fil de cette entrée. Sans trop d'illusions de me faire comprendre dans une entreprise d'emblée pas du tout facile, en effet. Car l'Histoire, la vraie Histoire, à Alexandre Dumas, historien amateur, et romancier de métier, que lui importait-t-elle? L'écrivain d'expression française et ascendance hispanique, Dominique Fernandez -de l'Académie Française- , à maintes fois convoqué dans ce blog, affirme dans son ouvrage "L'Art de raconter" -remarquable essai d'histoire et critique littéraires- que l'auteur des "Trois Mousquetaires, de "la Reine Margot", et du "Comte de Monte-Cristo" (et j'en passe), était un piètre écrivain et un brillant romancier, et brillant narrateur et (prolifique) créateur de personnages à la fois, au nombre de milliers ces derniers, de l'ordre de quarante mille presque (?!) -dans la recension qu'il mentionne- entre protagonistes, comparses et figurants, tous confondus. Et le roman et son film homonyme semblent bien le prouver. Qui oubliera après lecture ou ayant vu le film en effet, des personnages si rayonnants et d'une aura si grandiose que le (bon) roi Louis XIII, la reine Anne d'Autriche -préfiguration (dans l'Histoire) de la malheureuse Marie Antoinette (autrichienne également) et (soi-disant) amante du Duc de Buckingham-, et l’ineffable Athos -de Hauteville, comte de la Fère-, "mousquetaire du Roi" (voir photo), et avec lui les autres (trois) mousquetaires, Porthos, Aramis et Charles d'Artagnan. Ceci en dépit néanmoins du conte de bons et méchants, manichéen -surtout par trop voyant- de catholiques contre protestants, au sommet de la période des guerres de religion en France -lors du siège de La Rochelle- que reprend pour son compte pas a pas ce film ambitieux et au fond historique rigoureusement réaliste nonobstant. Des catholiques à la française, voila le quid de la question susjacente dans le récit et le fond historique du film. Ou plutôt le couac. Le Cardinal Richelieu -et les membres de sa Garde, faufilés même en moines sur certaines scènes du film, dans un face a face (meurtrier) avec des mousquetaires du Roi- avant-garde, les premiers, du "parti dévot" tel que ce film le laisse ainsi entrevoir?
Ceci passerait la rampe sans compter avec une faille flagrante d'histoire et de Mémoire qui passe par ici justement, par cette Belgique, matrice territoriale de laquelle le furent les Pays-Bas Catholiques, dit Espagnols, reliques ou vestiges en tant que descendants du parti catholique lors de la Guerre des Trente Ans -transmutée en Guerre des Quatre-Vingt Ans en Flandres et aux Pays Bas-, dont les amis et alliés n'étaient autres en France que le (malfamé) parti dévot, que le scénario de ce film ne réussit pas pour ainsi dire et à première vue, à bien placer, à ne pas, en faisant cela, se tromper de camp ou de coté. Problème (sic) français, sacré problème en effet!- que celui de la mémoire historique des catholiques belges (et en disant ou insinuant cela je demande humblement pardon, a tous ceux qui risquent -dan leur foi- de se sentir offensé ou outragés)
Pour dire que c'est là peut-être où se trouve la clé du succès de public indéniable de ce film -voué à être honni et maudit par la bien-pensance néanmoins, avec tous ces cris résonnants à l’écran et dans la salle de "Vive la France!" et "Vive le Roi!"- au point que dans la salle bondée, le public rompit fort à applaudir à la fin (et moi avec, bien évidemment) et, prouvé également, à la vue de la longue file d'attente (rarement vu ma fois) à l'entrée. Et c'est que ce film si peu banal réussissait de toute évidence à faire vibrer de ses racines et de ses attaches plus français qu'ils ne le pensent, ces braves belges (francophones) blanc-bleus. Plus français que le français les belges francophones? Dilemme fatal, ce que ce film essaie de trancher (on dirait) Et un sacré défi face au futur plus ou moins proche.
La Belgique à la croisée des chemins aujourd'hui comme hier. ¨Portugal es un caminante, Bélgica tan sólo un camino. Un camino y un mesón (auberge) -ecrivit un barde, dans ma langue maternelle. Belgique latine, entre Espagnols et Francais latins, et entre Wallons et Flamands, "les plus Latins des Germains" But, ligne d'arrivée, la Belgique, du Chemin Espagnol? ("Spanish Road")