lundi 13 avril 2020

CHERCHEURS CONTRE MÉDECINS

La meilleure amie -malade du corona virus et en voie tout de même de guérison -de Brigitte, l’épouse de Emmanuel Macron, lui passait, cela fait à peine quelques jours, son médecin soignant, personne d’autre que Didier Raoult, au téléphone, résultat, presque dès le lendemain, dans son centre hospitalier et universitaire « Mediterranée » à Marseille, ce dernier recevait–en gloire et majesté (voir photo) - la visite de monsieur le président de la République, s’il vous plait. Le fait, tout sauf anecdotique, outre de bannir pour de bon toute la vague de critiques et sales blagues inlassablement déversées pour compte du microbiologue marseillais devenue une superstar, aura eu en échange l’effet de mettre au grand jour la lutte sourde qui couvait depuis bien avant, depuis le début de la pandemie –et on dirait que depuis toujours-, entre les médecins –ou « guérisseurs »- et la clique, ou la race des chercheurs (et chercheuses) pour compte de la Santé–« médecins de bureau » les appelle Raoult-, de ceux qui ne sont –ajoute-t-il- « ni médecins, ni n’ont jamais gueri personne » A quoi servent-ils donc ? À faire avancer la Recherche, nous souffle-t-on, comme dans une pétition de principe, sans rougir. Ah bon ! (----)

L’énigme ne demeurent pas moins debout –toujours entourée des mystères- de cette incontournable institution, le F(N)RS –à deux têtes (belge et francaise) et un seul nom- se dressant impavide comme la Sphinx solitaire au moment même où elle est –dans la lancée du mouvement d’opinion déclenché par le docteur Raoult- cible de toutes les critique et partant, sérieusement ébranlée et c’est de se voir de facon si inattendue, si sérieusement malmenée et mise en question. Il y a pas mal de personnel, de décharge emotionnelle, dans ce que j’ecris maintenant. Ah bon! seront tentés certains ironiquement de s’exclamer, habitués a me lire tout au long des pages de ce blog. Oui, des doses considerables de ressentiment, je l’avoue, à l’égard –comment les qualifier si non ?- de cette nouvelle race des Seigneurs, dont le destin m’aura départi, ma foi, que d’être obligé de les cotoyer –et supporter- tout au long de mon parcours depuis mon arrivée en Belgique. O felix culpa ! Car cela -et ce n’est qu’à la faveur de l’émoi suscite par la pandémie- aura eu la vertu d’y fixer mon attention, plutôt néanmoins sur les médecins que sur les chercheurs. Car c’est là à mon humble avis la raison profonde, la clé occulte ou semi-occulte du veritable engoûment dont le docteur Raoult aura été –depuis le début de l’épidémie et á la vue de tous, malgré toutes les critiques- l’objet dans l’opinion. Et c’est le fait inouï de découvrir derrière ses déclarations parfois tonitruantes, maladroites, voire malsonnantes -comme un chéveu dans la soupe (horreur !)- la figure et le profil d’un vrai médecin, se montrant comme tel, à la hauteur des circonstances, et entendant rester par dessus tout fidèle a sa vocation, celle de médecin et chercheur a la fois. Vocation fertile, prolifique et polyvalente que celle de la Médecine, ma foi, qui fait fleurir dans son ombre toutes autres vocations, celle de chercheur chez le docteur Raoult, ou celle d’ecrivain chez Celine, quitte à scandaliser certains par la comparaison.

Prêtres, médecins des âmes, eux aussi, mais oui, car tout se passe comme si la découverte –au-delà du (combien redoutable) pouvoir medical, et derrière les traits et la silhouette du docteur Raoult- celle du vrai visage d’un metier, d’une profession qui, au fil des années –et revenant d’une foi aveugle (dans les médecins) au sein de laquelle j’avais grandi- s’était vue en moi sérieusement effritée, défigurée et dévalorisée, elle m’aura néanmoins puissamment pari passu aidé à redécouvrir, mais oui, mon ancienne vocation, laicisée ou secularisée bien sûr, mais restée non moins celle d’un medecin des âmes, aussi bien que des corps, et soignant (et guérisant) l’un et l’autre (....) Par où on vient à découvrir -ne fut-ce qu’en vision introvertie- un manque profond chez nous, et c’est celui des vrais médecins, á la hauteur des circonstances (j’insiste) et fidèles à leur vocation, ce qui cache à son tour une nostalgie profonde et irrépressible, celle de la vraie et grande Santé que chantait –dans son Zarathoustra- ce grand malade (et grand philosophe et grand écrivain a la fois) que fut Frederic Nietzsche, grandi néanmoins parmi des pasteurs d’âmes (èvangéliques) à qui il reprochait de ne pas guerir, car au fond c’était ca son grief et son reproche à l’adresse de la religion (protestante, évangélique, luthérienne) où il était né, et pour cela qu’il enfanta –dans sa pensée et dans son oeuvre- Zarathoustra, poète, prophète et a la fois pasteur et médecin. Et prêcheur somme toute du Salut (et non pas de l’Au-delà)

Nouveau Nietzsche le professeur Raoult ? Je ne vais pas aussi loin, mais il est certain que la comparaison s’impose entre, d’un coté, le médecin et chercheur marseillais, à l’air d’un druide (gaulois), qui méprise (ouvertement) la Recherche scientifique au nom du Salut, et, de l’autre, le philosophe allemand qui dressait en buttoir la Recherche contre la Foi (illusoire) d’un Salut -au-delà de la Vie et de l’Histoire-, dans l’Au-Delà

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