jeudi 9 juillet 2020

DE GAULLE ET LE CONNÉTABLE DE BOURBON

« La grandeur et le néant », cette expression, comme un aphorisme ou un épigramme ou glose littéraire, servant de titre à la biographie de Dominique Venner sur le général De Gaulle, pourrait également servir à titrer ou sous-titrer le film sur sa figure qui vient de sortir a l’écran, au centre de Bruxelles (voir photo). Et c’est ce qui revient fatalement a l’esprit, ma foi, dans une de ses scènes majeures celle de la rencontre à Londres, du général et de sir Winston Churchill, à Downing Street, lorsque celui ci, le gros cigare à la boche qui tant le caractérisait –mêlant son anglais (irréprochable) et un français péniblement massacré-, lui avertit –âpres lui avoir avoué qu’il se demandait s’il se trouvait devant un fou ou un génie (quelqu’un qui pensait les choses en grand, disait-il)-, et c’était de la chape de plomb –de silence, de solitude, et en somme celle du Néant- que ces plans et projets, dont l’appel radiophonique que le général français était en train de lui proposer- risquait de faire peser désormais sur celui-ci, et sur lui aussi (...) Une figure convaincante et vraisemblable sur bien de points, celle qui se dresse au bout de cette projection, au grand dam de ses détracteurs, le plus fougueux d’entre eux, chargés de raisons et des motifs surtout.

Déroutante au plus haut point comme tous les grands personnages historiques, serait-on tenté de dire, la figure inclassable du général français. Celle d’un militaire au dessus de tout –brillant théoricien (« Le Fil de l’épée »), (1932) , qui avait prêté sa plume rien de moins qu’au Maréchal son rival, et qui cherchant a tout prix à reconnaitre la défaite militaire de la France, et non seulement politique, comme le pensait le Maréchal Pétain (et il n’avait pas tout à fait tort)-, dans le cadre, insistait-il une et autre fois, non pas d’une guerre franco allemande, mais d’une Guerre Mondiale, se privait par cela même, de pouvoir jouir, lui, de la victoire, sur le champ de bataille je veux dire. Et c’est ce que fait dire à certains que ce que de Gaulle appréciait et admirait -et jalousait- du Général Franco, ce qui l’avait poussé à lui rendre visite juste avant sa mort –au grand dam de la bien-pensance et devant les robes déchirées de tous les annalistes et commentateurs des médias alors-, était ceci précisément, qu’il voyait dans le chef d’état espagnol le grand vainqueur –non pas dans les coulisses, et dans le jeu de la grande politique internationale- mais sur le champs de bataille (au cours, c’est vrai, d’une guerre civile)

Personnage plus que vraisemblable surtout, le général De Gaulle, sur le plan de la vie privée, et sentimentale. D'où ressort tant mal que bien la figure –de Mater Dolorosa- de son épouse (fidèle), Yvonne, cible de toutes les railleries quelque années à peine plus tard –en Mai 68-, et surtout celle de la fille à eux deux, frappée du syndrome de Dawn, un détail, rien que cela, objet néanmoins de rigoureux black-out dans toutes les biographies parus –a ce que l’on sache- sur le général à`présent, étonnant tout de même au plus haut point surtout lorsqu’on pense au grand dam de toutes les médias aux États Unis scandalisés du pudique voile entourant là-dessus une des candidates à la vice-présidence, dans la candidature du Mc Cain, lors des élections qu’avaient valu la présidence à Barack Obama. Devenue néanmoins celle-là, vedette (incontestée) du film, au point qu’on aurait pu titrer celui-ci « La fille du général » (ou quelque chose comme cela)

Il y a néanmoins un point qui ressort de manière forte de ce film hagiographique, et c’est l’anglophilie de De Gaulle, comme un écho a peine de la francophilie –à peine déguisée (dans les efforts au bord du pathétique de s’exprimer en bon français)- de son interlocuteur, au moment surtout où ils sont sur le point de sceller un accord de fusion entre les deux pays, au grand dam de la classe politique française et des médias là-bas, ce qui les fit faire marche en arrière finalement.

Car de même que Dominique Venner –hors de tout soupçon- se croit dans le droit de voir derrière la politique algérienne du général De Gaulle –si déroutante au yeux de certains de ses subordonnés, allant même jusqu’à la qualifier de trahison (et à la France et à ses propres engagements)-, rien qu’une vue européenne de la destinée française, au détriment des voies méditerranéennes –et africaines- où elle semblait pour de bon engagée, je pense avoir tout le droit également de voir dans ces choix gaulliens –lors de la II Guerre Mondiale- un écho, aussi lointain fut-il, du parti de l’Etranger (sic), sillonnant depuis le fond des siécles l’Histoire de France.

Tel que je l’avais lu dans un ouvrage consulté a l’Annexe psychiatrique de la prison de Forêt –lors de l’une de mes incarcérations-, d’un auteur, Henri Bordeaux, hors de tout soupçon, et c’était dans l'un de ses ouvrages historiques, sur la figure, en clair-obscur, du connétable de Bourbon. Un parti qui ne fut pas moins  celui des Borguignons de la Guerre des Cent Ans, passant par la Ligue et le Duc de Guise (alliés de l'Espagnol) Jusqu’à la Collaboration

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