vendredi 30 juin 2023

DEGRELLE (1)


Damnatio memoriae. Une peine enregistrée dans l'Empire romain -frappant même la figure de certains de ses empereurs- de retour aujourd'hui en se glissant comme en catimini sous les voiles du non-dit dans la vie politique belge telle une menace latente plus qu'une réalité, planant comme épée de Damoclès sur tous et bien particulièrement sur ceux qui se croient dans le devoir de maintenir vive la mémoire historique sur des périodes et des épisodes livrés toujours à la polémique et à la voracité des chercheurs (et des chercheuses), se référant à la I et à la II guerre mondiales notamment. Et aux figures qu'y jouèrent un rôle du premier plan, et parmi elles, dans la tête et l'esprit de tous mes lecteurs, se dresse en invité muet silencieux (convidado de piedra) le tonitruant et charismatique chef rexiste, Leo DEGRELLE. Remuer le passé, raviver les plaies, ce dont moi et mes amis accusons les partisans de la mémoire des vaincus de notre guerre civile? Me sauver moi même plutôt, me racheter de l'ignominie et l'infamie où je me vois condamné tel que le prix de péage de mon séjour en Belgique d'une exceptionnellement longue durée. Et c'est arborant le drapeaux ou les drapeaux plutôt, que ce dernier avait brandis, ceux-là du moins se dressant toujours bien hauts -et propres- tant d'années passées. Et je me sers de fil conducteur d'une biographie théoriquement à sa décharge, de la plume de quelqu'un qui lui fut très proche, tellement proche que on se demande au fil de la lecture s'il s'agit -au lieu d'une plaidoirie en bonne et due forme- d'une réquisitoire voire un règlement de comptes plutôt, tellement ces pages semblent empreintes d'un besoin proprement existentiel de prise de distance, en somme de se dédouaner au dessus de tout. Prises néanmoins toutes ces supputations qu'y sont versées comme argent comptant chez les chercheurs et les organes le plus autorisés en documentation et en études historiques, de prés ou de loin lui concernant, sans besoin d’ultérieures explication ou de preuves. Comme une double ou triple peine, voire ad infinitum, celle relevant d'une mémoire damnée en effet. 

Manière de gommer ou d'effacer dans les mémoires de ses contemporains et compatriotes et des descendants de ce derniers, la facette cachée, a coté de celle de leader et de combattant, celle de martyr et de persécuté, en somme d'homme souffrant. Dans sa personne et dans ses plus proches: ses parents morts d'un âge très avancé en prison, son frère handicapé tué dans un attentat de la Résistance au compteur de la pharmacie -que paisiblement, il desservait- dans leur lieu natal à Bouillon-, sa fille ignoblement harcelée et persécutée à la fin de la guerre, et son fils unique même, mort en accident de circulation dans leur exil espagnol, comme si le Destin voulait pour sa part achever la tache sur lui, en justicier et vengeur. Ce qui ne vient qu' a illustrer en somme le caractère unique, exceptionnel, atypique qui est celui de sa figure et de sa trajectoire a coté de tous les leaders ou chefs de mouvements de l'Ordre Nouveau. Au point que sa figure s'agrandit au bout des années, à l’extrême de se dresser de nos jours en témoin voire évangéliste (sic) de la mémoire des autres/vaincus de l'autre guerre civile, savoir la guerre civile européenne d’où la clé de ce damnatio inflexible et de l'acharnement dont il se voit en Belgique encore aujourd'hui l'objet.  

Un pays catholique et (à son insu) hispanique  par dessus le marché, ce qui nous fournit la clé de l'énigme qu'entoure la figure de Degrelle. D'un leader catholique hors de tout soupçon faisant figure d'exception parmi tous les autres leaders de l'Ordre Nouveau. Et c'est ce qui ressort d'un prime abord de la biographie à la quelle je faisais allusion. Et c'est le besoin dont l'auteur fait preuve de crucifier, savoir clouer au pilori d'une mémoire damnée, et de stigmatiser le leader rexiste au nom ou pour compte de la religion. Là où je me sens honnêtement dans le devoir d'ajouter ma voix au chapitre, pour des raisons faciles a discerner chez mes lecteurs. Bien évidentes ou a la vue de ces derniers certaines d'entre elles, filtrées et d'un éclairage plus laborieux que celui d'autres, au point d'avoir besoin d’être éclairé moi-même d'un prime abord, et c'est dans un procès de prise en conscience semblable ou en parallèle à la mémoire de la Collaboration enfouie et non moins vivace et présente au sein du courant catholique traditionaliste français tel que j'eus l'occasion de le constater et mesurer dans toute sa profondeur et sa portée, mes années au séminaire d'Ecône, et à la aide également de figures emblématiques de ce courant quoiqu'en marge de l’œuvre de Mgr Lefebvre, qui en faisait figure de père fondateur. 

Et je pense en particulier a l'Abbé de Nantes que j'avais connu personnellement dans sa communauté de Saint-Parres-les-Vaudes -prés de Troyes-  l'été 1974, à quelque mois de mon départ pour le séminaire traditionaliste, et avant sa rupture (définitive) avec l’archevêque rebelle et au début de la rupture avec le Saint-Siège de ce dernier au bout d'une voie de dissidence jalonnée par la suspension "à divinis" sous Paul VI et achevée sous son successeur Jean Paul II par ia peine d'excommunication. Sans mes années à Ecône on n'explique pas, c'est vrai, l'ensemble de ma trajectoire et en particulier les étapes et jalons plus polémiques et éclatants de cette dernière. Mais sans la gravitation qu'eut sur elle et sur moi-même la figure de l'abbé récalcitrant, non plus. Quelqu'un, au contraire de Mgr Lefebvre -tombé celui-ci du bon cote, de celui des vainqueurs, après la guerre, en mémoire de son père partisan de l'Action  Française, et engagé dans le sillage de celle-ci du coté des alliés les premiers jours de la guerre et d' l'occupation, et suite à cela mort -de mort violente- en déportation ce qui lui valut à son fils le titre de compagnon de la Libération, et ce qui explique le rôle d'arbitre suprême qu'il joua a sein de la mouvance traditionaliste, née bien avant qu'il n'en prenne pas la tête, et sans non plus  rien lui devoir, ce que l'Abbé de Nantes n'hésita pas a lui reprocher.  Ce dernier lesté en échange par son passé compromettant -dont il ne faisait aucun secret d'ailleurs- aux Chantiers de la Jeunesse sous le régime de Vichy, ne faisait pas le poids -sur le plan de la politique religieuse- face à l’archevêque rebelle, mais son indéniable présence dans l'orbite de ce dernier illustre au mieux le compromis aussi tacite fut-il (ne relevant que du non-dit) de la Mémoire d'une "Résistance de droite" -incarnée par l’archevêque- et celle de la Collaboration que l'abbé de Nantes représentait a juste titre à mes yeux. 

Tel que je me sentis moi-même dans le devoir de conclure à la vue de sa trajectoire de ce dernier et à la lecture de certains de ses écrits à titre de temoignages autobiographiques dans l'édition en espagnol de "La Contre-reforme Catholique au XX siècle", dont il fut directeur et fondateur. Comme lorsqu'il évoquait la profonde déception subie devant la réponse de l'un de ses supérieurs ecclésiastiques chez qui il était aller se confier devant les attaques -vers la fin de la guerre, à la Libération- dont il voyait le maréchal Pétain l'objet. "Il avait trompé le peuple", se vit-il vertement riposter. Ce qui lui sembla le meilleur échantillon d'une attitude -lâche, opportuniste, clérical tout court- de double jeu que fut à partir de là cible préférée de son combat, et leitmotiv de sa révolte jusqu’à la rupture avec le Saint-Siège, au nom de la Tradition. 

Ce qui rejoigne fatalement à mes oreilles ce que j'entendis de la bouche même d'Umberto Eco -hors de tout soupçon- lors d'une conférence pour des universitaires à Bruxelles, fraichement arrivé moi-même ici, lors qu'il relia le nazisme à une Tradition primordiale (sic) Ceci en parallèle aux déclarations retentissantes de Martin Heidegger publiées en "Der Spiegel" seulement après sa mort où il relia le national-socialisme à "la tradition philosophique" (a son tour) Ce qui explique l'épais tabou entourant -et de la peine de mémoire et peine de mort accompagnant (post mortem), jusque aujourd'hui, s'il vous plait, la figure du nazi/catholique (sic) -si je peux m'exprimer ainsi- qu'offre aux générations futures Leon Degrelle  

 (a suivre)  

mercredi 21 juin 2023

LA BELLE ÉPOQUE (DU GÉNÉRAL)

 

 


 

Rien à faire. L’Éternel (de l'Eternité) -qui faisait frissonner d’allergie invincible ce prof libre-penseur (éternel dans mes souvenirs, c’est vrai)- IL EST (id est), et belle et bien existe (à jamais!) C'est la première idée qui m'est venue à l'esprit en écoutant bouche bée (et larmes chaudes à l'appui, à quoi bon le cacher?) la mélodie  -de mes années adolescentes- mettant fin au film qui empruntait son titre à la chanson éternelle. Pour quoi? Procédure très fréquente dans l'industrie cinématographique ces derniers temps, a ce que l'on voit. Mais il y en a encore quelque chose, à ne pas en douter. L'éternité (sic) d'un même état d'esprit, jeunes et adultes et les enfants même, et d'une situation nouvelle , qui le restera  au bout des jours. Années soixante, époque éternelle, belle/époque. Jusqu'en 68 (et je n'entre pas en discussion bien entendu) Ou est-ce par hasard que ces deux chansons -d'une et même époque!- soient resté dans mes tympans (à jamais?) France éternelle, que dis-je, éternité du charme français! De la femme française -Sylvie, France (...)-, blonde  de préférence, et l'avouant de vive voix ou par écrit, que sais-je, le seul moyen de nous en voir -de m'en voir, moi, Espagnol- libres à jamais? Mais encore plus profond, plus inéluctable c'est la mise en valeur de la Culture (en majuscules)  que cette explosion de musique du peuple, de la foule, vint réhabiliter- de la France éternelle, de l'éternelle chanson/française, de sa douceur éternelle, d'une nouvelle/époque où l'on riait et l'on chantait et, comme je lisais hier dans ce temoignages de la mémoire visuelles que son les commentaires des discussions digitales, des réseaux sociaux, "où l'on dansait comme des fous dans une chambre, dans un garage, et on se bécotait dans le noir" (également comme des fous) Culture, Musique et Poésie allant de pair, populaires et élitistes à la fois, le grand scandale ma foi! Le secret de leur force, de leur accroche, tant d'années déjà passées, des années 60, époque dorée. C'est ce que l'on sentait et l'on ressentait comme une lubie, comme une obsession dans la presque totalité de commentaires (déjà vieux, en alluvion) du vidéos en question. Leur coté relâché (d'un engranage quelconque) et bénévole en même temps, bourgeois ou petit bourgeois, libre et désengagé, qui sait? France d'une nouvelle belle/époque? Peut-être mais ce qui est sûr c'est qu'elle portait un nom -d'emprunt ou vrai- sur tout autres, celui du chef d’État, qui sur elle et sur ses rires et ses espoirs ses joies et ses tristesses attentivement veillait. Celui -dont le nom est dans l'esprit de tous, savoir du Général -le Grand Charles- qui marqua son pays et son époque (de deux cotés de Pyrénées?). D’où le mystère de son secret. Entre la Grandeur et le Néant (De Gaulle, Dominique Venner díxit) Entre la gravité des affaires d’État et de la Politique (sacrée), et la plus pure et -gratuite- et frivole banalité. Et sous les airs de la chanson éternelle. "Je serais la plus belle, la plus belle pour aller danser"

mardi 13 juin 2023

PHILIPPE OU HABIB, DILEMME TRAGIQUE Á L'ÉCRAN

 


Fable ou exorcisme plutôt, "a la belge", ce film à grand succès, et c'est de ce casse-tête identitaire -chrétien, musulman?- qui menace à tout moment d'exploser et avec lui de tout emporter, et depuis un moment déjà. Et bien réussi et bien fait, de par le choix du personnage du premier rôle pour commencer. Un acteur français -et bien français malgré le coté italien de son nom, et précisément pour ca?- qui se prête -et se prête fort bien- a jouer l' Arabe -ici le Marocain- de service, et dans la vie, et aussi dans la mise en abime, soit dans le film également. "Une quelconque ressemblance avec le réel, de la pure coïncidence?" titraient certains films (de la Paramount) dans l'Espagne d'autrefois. De l'humour et de  la poésie sans d'autre prétentions, à une exception près tout de même, et c'est celle de la toile de fond historique -d'histoire de religions à proprement parler- celle du rapport -incontestable à maintes points de vue- entre la reforme franciscaine (et l'Islam), et le rêve franciscain du Poverello, de pauvreté radicale, de contacte avec la Nature, jour et nuit (à la belle étoile), et pari passu de la fin d'un cycle et de la mort d'un idéal (alors déjà obsolète) de la Croisade -et celui de la "Reconquista aussi ?, dilemme fatal-, et celle d'un rêve encore plus tenace,  celui de paix (et amitié) avec l'Islam (....) (*) Une "schizophrénie" donc, et dans la tête de premier rôle, et dans celle du réalisateur du film (comme le suggèrent certaines critiques de spectateurs), poussant celle-ci néanmoins ses racines au plus profond de notre histoire (commune), ma foi? Et malgré tout ça, c'est un film agréable à voir. Pour quoi? Exorcisant nos craintes à base de poésie et d'humour à la belge aussi "joyeusement décalé" fut-il? qui lo sa? Entre Habib et Philippe -du nom d'emprunt au nom réel-, entre les loups et les agneaux (je veux dire les moutons), entre le père (touchant) marocain qui se demande à la veille de sa mort, de ce qu'il est venu faire dan ce pays-là, et la sœur qui sait par contre se débrouiller elle-seule (et comment?), le psychodrame de l'immigration -en masse-, voire la tragédie -pour eux autant que pour nous- (nous) est étalée en grand à l'écran, ayant comme toile de fond le quartier de Molenbeek, celui qu' Eric Zemmour voulait bombarder (sic) Comme par hasard? France et  Belgique, vérité en déca, erreur au-delà? (díxit, de l'Espagne, Pascal)

L'Antechist", Frédéric Nietzsche (n°60)