lundi 13 novembre 2023

MAGIE FINNOISE

 


Magie finlandaise. A quoi ça tient? A la mélancolie sans doute des cieux, des paysages urbains -à "la HOPPER"- de Helsinki, sa capitale. C'est ce qu'on peut en déduire à la vue du film récent du réalisateur -et scénariste- finlandais Aki KAURISMAKI, qui m'a surpris et tout de même convaincu. Un film, "Les feuilles mortes" surprenant en  effet. Sans doute du "passé fantasme" d'un directeur "d'un autre temps" comme le dépeint une critique de spectateurs que je viens de lire récemment à la sortie du cinéma. Qui me rappelle fatalement l'autre film du même auteur -"L'homme" sans passé"- que j'avais vu cela fait plus de vingt ans (déjà!), d'ambiance (touchante) finlandaise également, et d'une même haleine sociale à la fois, l'immigration étrangère de toile de fond, et cachée ou enfouie derrière elle, la problématique de la minorité lapone, gros tabou là-bas.  Un film romantique, en échange maintenant, et en même temps social -l'utopie d'un mélange impossible et presque impensable en vérité?- teint d'une mélancolie aussi irrépressible qu'indéfinissable tous les deux. Aussi bien que d'une indéniable poésie, et d'une réelle empathie pour les personnages, trillés dans un milieu social très populaire. Ouvriers (ou employés) dans la vie de tous les jours et rêveurs d'une vie toute autre et d'un monde meilleur tels qu'ils se montrent au fond d'eux mêmes et au long des scènes le plus marquantes de ce film (d'auteur). Saupoudrés d'un petit humour très de chez eux qui provoque des rires spontanés en rafale (tel qu'il m'est arrivé moi-même, dure et difficile à faire rire) au milieu des situations très tendues voire désespérées. Poète et cinéaste à la fois, KAURISMAKI, une espèce à part qui nous manque tant. Peu connu de ce coté de l'Europe, un peu moins que JARMUSCH de qui il se rapproche (d'après certains) Et une histoire d'amour de toile de fond surprenante, -et de par sa prose et de par son coté vrai à la fois. Comme deux éclats de lumière -ces deux film du même auteur finlandais- venus de l'autre bout de l'Europe, d'une Europe autre où il fait (très) froid au dehors et où l'on se chauffe et réchauffe plus que dans les pays chauds (et je parle plutôt de chez moi) Problème d'alcool et de manques de perspective chez lui, d'argent et de manque de sécurité de l'emploi chez elle, très concrets et limités, et très réels en même temps. Transporté, c'est ainsi que je me sentis, a la vue de ce film comme sensation dominante, vraiment! Et dans l'espace et dans le temps également. Dans cet année lointaine -été 1966, si loin  déjà!- où j'avais accosté en voyage de plaisance -en prix d'avoir réussi la fin de mes études du bac (avant l'entrée dans l'université)- au bord d'un navire de fret, le port finlandais de KEMI, tout près de la côte et frontière suédoises et  à la pointe Nord de la cote finnoise dans la Baltique, où -de mes yeux éberlués de jeune adolescent (âgé de 16 ans)- j'avais découvert un monde nouveau qui allait me manquer par la suite, marqué par l'aisance et désinvolture des rapports de jeunes de l'un et l'autre sexe, inconnus -et parfaitement tabous- dans l'Espagne d'alors. Et personnifié dans cette jeune finlandaise avec qui j'avais dansée -joue contre joue- dans une fête populaire là-bas. Ressemblant étrangement, cette fille -des traits (anguleux) typiquement finnois, et disparue de ma vie à jamais- la femme protagoniste du film que je viens de voir. KAURISMAKI, ou un parfum et une ombre finnoise qui viennent et s'en vont dans ma vie également. Jusque quand?

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