samedi 30 décembre 2023

HUMOUR NOIR ANGLAIS, SACRÉE AFFAIRE

 



Humour noir (anglo) anglais, sacrée affaire. Au point qu'on se demande sérieusement si ce n'est pas là la clé de l'hégémonie mondiale dont ils ont joui (et ils jouissent encore de nos jours) Car ces attaques de fou rire qu'il provoquent chez certains -mon cas- il n'est pas dit qu'ils ne sont pas capables de les reproduire à l'échelle du monde entier, tel que le monde d'aujourd'hui bien au contraire nous le montre, dansant entre pleurs et rigolades toute la planète a leur guise et à leur caprice, au bleu noir, plus que bleu, noir (hivernal) Et c'est au sujet d'un film surprise -coproduction belgo/américaine- en version bilingue sur l’écran, mélange foudroyant d’humour noir et comédie romantique, du réalisateur Alexandre PAYNE,  apprécié chez lui, aux States, et peu connu ailleurs -Palme d'Or du Festival de Cannes tout de même-, et entre fou rires et larmes chaudes, la séance s'écoula pour moi plus bref que jamais depuis que j'entrepris de fréquenter les salles, ce dont je rend compte fidèle et régulièrement ici. "Winter break" -nouveau titre (pour quoi en anglais?) adapté à l'édition  française, de son titre original "The Holdovers", se déroule dans une école (Barton) plus que huppée, de la Nouvelle Angleterre (sur la côte Ouest, Boston, Massachusetts), et conte la triste et poignante histoire d'un groupe (touchant) d’écoliers, des laissés-pour-compte de leurs familles les jours des fêtes de Noël, à l'image du destin commun à eux et au professeur chargé ces jours de leur guider et accompagner.  Un pauvre (et brave) perdant -comme eux tous-, perdant et tricheur par-dessus le marché-,  échoué de professeur de lycée âpres avoir été battu en postulant pour un brillant poste à l'Académie, par le compagnon de la mère (cruelle) du jeune écolier protagoniste, ce qui donne du nerf à l'intrigue, et lui fournit -en dévoilant ce coté tricheur du professeur-, les instants plus drôles et époustouflants même. Le tout au fond nostalgique d'un de ces Noëls d'autrefois, et d'une mentalité plus proche de la notre que nous n'osions pas imaginer. Avec des touches lugubres plus que poignants de par leur message social, comme l'incident qu'oppose le jeune écolier protagoniste à un client du bar, crochet à la place d'un de ses bras. Un ancien du Vietnam qui le traite de jeune friqué et privilégié par dessus le marché, ayant échappé aux aléas -et aux horreurs- de la guerre de par sa position aisée. Une belle et convaincante approche donc, ce film à succès, de la société USA de nos jours, pour les spectateurs de ce coté de la mer. Laquelle -et encore davantage dans le septième art- scintille toujours (again and again)

mardi 5 décembre 2023

A TES PIEDS PRINCESSE!

 


Le duel, comme l'anarchisme, voilà deux marques ou fléaux de la société française qu'emporta derrière soi la Grande Guerre, sans dire adieux, (comme on dit chez nous) à la française. Et il ne vient de le sortir de l'oubli comme par ricochet qu'à l'aide d'un film à l'écran depuis hier,  en avant-première dans une salle du centre de Bruxelles. En mettant au grand jour un épisode vrai quoique invraisemblable qui prête l'intrigue au film projetant au devant de la scène sa principal protagoniste, Doria TILLIER, grande princesse du septième art dans sa version de cinéma français et des festivals de Cannes, dans le rôle surprenant et inattendu de championne en avant-garde de la cause féministe, qui se bat en duel en défense de son honneur de femme, et s'en sort tant bien que mal de l'épreuve, son charme de femme et d'actrice du premier rang sain et sauf et c'est ce qui compte le plus pour nous cinéphiles dans l'âme depuis peu que je suis, et inconditionnel admirateur d'une des étoiles filantes de l'industrie du show business, dans un rendez vous cette avant-première que je ne m'aurais jamais pardonné de manquer pour le reste de mes jours. Chose faite, au bout d'une projection teintée de réalisme bon teint qui ôte de nos yeux les quelques écailles qui nous restaient, et sur la violence comme sport, et sur la défense de l'honneur dans une variante -le duel au premier sang, au pistolet ou à l'épée, dans des "salles d'armes" de préférence- faisant mouche au-delà des Pyrénées les derniers siècles et glorieusement inconnu dans le pays réputé justement pour sa conception pointilleuse -"caldéronienne"- de l'honneur. Manque de démocratie ou priorité de l'état de droit et de son usage et exercice exclusif ou privilégié de la force? La question se pose. Et notre héroïne entretemps, et dans la vie et dans la scène, s'en sort -a une éraflure et des gouttelettes de sang près- miraculeusement intacte et dans son corps et dans son visage. 

Et la voilà sans croire à nos yeux éberlués, à  quelques mètres devant nous, pour nous rassurer, et du charme de son sourire et de son profil svelte et de sa figure, féminine.(et je m'en excuse, ma masculinité, si non, quelque peu battue en brèche) Toujours est-il que la avant-première s’achève dans la joie et la bonne humeur, le chevalier blanc improvisé aux pieds (comme il faut) de sa déesse. Ou sont-elles nées ces princesses du septième art pour rien d'autre que pour encaisser les fleurs roses et blanches des princes fleur/bleus, qui osent ainsi ravir seuls entre tous -au-delà de toutes nos timidités et complexes- le (Saint) Graal de leurs seins et de leur corps -une façon de parler-, de leur charme et leur vedettariat (princière)? A tes pieds, Princesse!   

lundi 4 décembre 2023

UNE SACRÉE FEMME

 


Le torrent des commentaires défavorables et critiques négatives qu'aura mérité le dernier film sur l'Empereur des Français mettent au grand jour si besoin en était l'étendu et la profondeur de la religion (sic) napoléonienne ancrée au cœur des beaucoup de Français (et non seulement), tel qu'illustré au grand jour par ce phénomène d'époque qu'incarne la personnalité -et la candidature présidentielle- de ce napoléonien de bien qu'est Eric Zemmour. Ce dont les esprits avisés n'étaient point dupes, loin de là (Français ou non Français) d'ailleurs. Eppure, et pourtant, il n'est pas mauvais du tout ce film taxé de révisionniste pour certains et à a ajouter (selon eux) a la Légende Noire de l'Empereur, bien crédible et convainquant celui-ci sur bien de points néanmoins. Où la personnalité de l'Empereur pour commencer, en sort -le moins que l'on peut dire- re-humanisée du cliché de monstre et de seigneur de la guerre ancré chez tant de ses détracteurs comme c'était bien mon cas (par dessus le marché, espagnol) (...) Derrière chaque homme important il y a toujours une femme qui sait qu'il n'est qu'un idiot, dit l'aphorisme anonyme passe-partout. Lui n'était pas lui, que grâce à sa femme, on entend en longueur et en largeur du film, et le spectateur fini par en rester averti. Napoléon Bonaparte, fini l'état d'innocence, de la mémoire de l'enfance, heureuse et malheureuse a la fois comme la souligne si à point le dernier essai -en extrême révélateur- sur la Mémoire et l'Oubli de Paul Ricoeur. Une mémoire/heureuse que je héritais comme tant d'autres choses suite a mon passage par le séminaire traditionaliste d'Ecône- de la mémoire sur le personnage, a travers l'ouvrage, un classique en la matière, de Jacques Bainville-, de l'Action Française, ambigüe et ambivalente à l'égard d'un personnage si difficile de par sa complexité, de par les ombres et détours qui fidèlement l'accompagnent, à cerner et à capter convenablement. Sur le personnage qui mit fin à la Terreur sauvant ainsi la République et la Révolution pour les siècles a venir. "Robespierre à cheval" l'appelait forçant le cliché un peu, Roger Garaudy. Opportuniste sans scrupules prêt à tous les carnages comme  la répression à la canonnade (sic) des émeutes -le danger d'invasion anglaise nota bene de toile de fond- à Toulon, et celles à Paris (5 octobre 1795) face à l'église Saint-Roch. Un film a la gloire de son épouse, c'est ce qu'on conviendrait d'admettre face a ses détracteurs, là où ma mémoire (semi) enfantine s'effiloche encore un peu. Car du film révélateur remonte à la surface une Joséphine de Beauharnais tout a fait autre de celle que mes lectures d'alors et les commentaires -puritains, quelque pudibonds forcément- entendus dans mon milieu ("tradi") ambiant avait fatalement forgée. Non pas une de plus de cette nouvelle race ou espèce des femmes qu'avait projetée -à la place des madames et demoiselles courtisanes de l'Ancien Régime-, la Révolution, telle que la Maréchale -épouse du Maréchal Lefebvre-, "Madame sans gêne", tel qu'elle fut surnommée, célèbre par ses reparties et son franc-parler, honnie et détestée presque par tous et aimée et apprécié en échange par Napoléon. "Ce sont nous maintenant les marquises", disait-elle (texte) en éclats de rire. Non, Joséphine de Beauharnais n’étaient pas de celles-là -intrigantes, et arrivistes sans scrupules (des catins en somme pour le peuple, ou pour une partie du moins)- mais l'épouse (légitime) d'Alexandre de Beauharnais, général de l'Armée et membre de la haute noblesse, guillotiné à la Révolution à la fin de la Terreur -le 5 Thermidor an II-, dépassaient ainsi toutes le autres, dans la dance de charmeuses sur la corde raide -au risque de paraitre cynique de trop m’avançant par ce chemin-là-, enveloppées de dentelles et de jupons et filant des amours avec les plus hauts gradés de l'armée napoléonienne, tels que le maréchal Hoche, ce qui sauva sa tête d'aristocrate échappant ainsi à la guillotine, "la faucheuse de la Révolution". Une (sacrée) femme exceptionnelle, Joséphine de Beauharnais, mystère de séduction,  à la hauteur et en syntonie avec ce temps-là, et non pas une maréchale de plus, de la mémoire heureuse et malheureuse (dixit Paul Ricoeur) Elle, Joséphine, a coté de la France et de l'Armée -c'est ce qui en ressort bien clair du film- , les trois seuls centres d’intérêts de l'Empereur. "D'une France en bloc", tel qu'il aimait le répéter, sillonné en cela par tant de chapitres et épisodes contradictoires au fil des guerres civiles et de guerres de religion (...) Et d'une Armée étrillée et humiliée au bout du Grand Siècle, qui semblait reprendre son souffle sous l'Empereur des Français. Et en fin, Elle, la maitresse damnée du "maitre d'énergies" tel que le décrit Frédéric Nietzsche hors de tout soupçon ("synthèse -l'appela-t-il de l'inhumain et du surhumain"). Mystère -elle- de séduction. Et Lui, ni un monstre ni un diable, ni un seigneur de la guerre, mais un militaire et un patriote fils de son époque, et fidèle a ses idées, à ses amours, à se haines et à ses passions, Napoléon  A tout seigneur tout honneur