Le torrent des commentaires défavorables et critiques négatives qu'aura mérité le dernier film sur l'Empereur des Français mettent au grand jour si besoin en était l'étendu et la profondeur de la religion (sic) napoléonienne ancrée au cœur des beaucoup de Français (et non seulement), tel qu'illustré au grand jour par ce phénomène d'époque qu'incarne la personnalité -et la candidature présidentielle- de ce napoléonien de bien qu'est Eric Zemmour. Ce dont les esprits avisés n'étaient point dupes, loin de là (Français ou non Français) d'ailleurs. Eppure, et pourtant, il n'est pas mauvais du tout ce film taxé de révisionniste pour certains et à a ajouter (selon eux) a la Légende Noire de l'Empereur, bien crédible et convainquant celui-ci sur bien de points néanmoins. Où la personnalité de l'Empereur pour commencer, en sort -le moins que l'on peut dire- re-humanisée du cliché de monstre et de seigneur de la guerre ancré chez tant de ses détracteurs comme c'était bien mon cas (par dessus le marché, espagnol) (...) Derrière chaque homme important il y a toujours une femme qui sait qu'il n'est qu'un idiot, dit l'aphorisme anonyme passe-partout. Lui n'était pas lui, que grâce à sa femme, on entend en longueur et en largeur du film, et le spectateur fini par en rester averti. Napoléon Bonaparte, fini l'état d'innocence, de la mémoire de l'enfance, heureuse et malheureuse a la fois comme la souligne si à point le dernier essai -en extrême révélateur- sur la Mémoire et l'Oubli de Paul Ricoeur. Une mémoire/heureuse que je héritais comme tant d'autres choses suite a mon passage par le séminaire traditionaliste d'Ecône- de la mémoire sur le personnage, a travers l'ouvrage, un classique en la matière, de Jacques Bainville-, de l'Action Française, ambigüe et ambivalente à l'égard d'un personnage si difficile de par sa complexité, de par les ombres et détours qui fidèlement l'accompagnent, à cerner et à capter convenablement. Sur le personnage qui mit fin à la Terreur sauvant ainsi la République et la Révolution pour les siècles a venir. "Robespierre à cheval" l'appelait forçant le cliché un peu, Roger Garaudy. Opportuniste sans scrupules prêt à tous les carnages comme la répression à la canonnade (sic) des émeutes -le danger d'invasion anglaise nota bene de toile de fond- à Toulon, et celles à Paris (5 octobre 1795) face à l'église Saint-Roch. Un film a la gloire de son épouse, c'est ce qu'on conviendrait d'admettre face a ses détracteurs, là où ma mémoire (semi) enfantine s'effiloche encore un peu. Car du film révélateur remonte à la surface une Joséphine de Beauharnais tout a fait autre de celle que mes lectures d'alors et les commentaires -puritains, quelque pudibonds forcément- entendus dans mon milieu ("tradi") ambiant avait fatalement forgée. Non pas une de plus de cette nouvelle race ou espèce des femmes qu'avait projetée -à la place des madames et demoiselles courtisanes de l'Ancien Régime-, la Révolution, telle que la Maréchale -épouse du Maréchal Lefebvre-, "Madame sans gêne", tel qu'elle fut surnommée, célèbre par ses reparties et son franc-parler, honnie et détestée presque par tous et aimée et apprécié en échange par Napoléon. "Ce sont nous maintenant les marquises", disait-elle (texte) en éclats de rire. Non, Joséphine de Beauharnais n’étaient pas de celles-là -intrigantes, et arrivistes sans scrupules (des catins en somme pour le peuple, ou pour une partie du moins)- mais l'épouse (légitime) d'Alexandre de Beauharnais, général de l'Armée et membre de la haute noblesse, guillotiné à la Révolution à la fin de la Terreur -le 5 Thermidor an II-, dépassaient ainsi toutes le autres, dans la dance de charmeuses sur la corde raide -au risque de paraitre cynique de trop m’avançant par ce chemin-là-, enveloppées de dentelles et de jupons et filant des amours avec les plus hauts gradés de l'armée napoléonienne, tels que le maréchal Hoche, ce qui sauva sa tête d'aristocrate échappant ainsi à la guillotine, "la faucheuse de la Révolution". Une (sacrée) femme exceptionnelle, Joséphine de Beauharnais, mystère de séduction, à la hauteur et en syntonie avec ce temps-là, et non pas une maréchale de plus, de la mémoire heureuse et malheureuse (dixit Paul Ricoeur) Elle, Joséphine, a coté de la France et de l'Armée -c'est ce qui en ressort bien clair du film- , les trois seuls centres d’intérêts de l'Empereur. "D'une France en bloc", tel qu'il aimait le répéter, sillonné en cela par tant de chapitres et épisodes contradictoires au fil des guerres civiles et de guerres de religion (...) Et d'une Armée étrillée et humiliée au bout du Grand Siècle, qui semblait reprendre son souffle sous l'Empereur des Français. Et en fin, Elle, la maitresse damnée du "maitre d'énergies" tel que le décrit Frédéric Nietzsche hors de tout soupçon ("synthèse -l'appela-t-il de l'inhumain et du surhumain"). Mystère -elle- de séduction. Et Lui, ni un monstre ni un diable, ni un seigneur de la guerre, mais un militaire et un patriote fils de son époque, et fidèle a ses idées, à ses amours, à se haines et à ses passions, Napoléon A tout seigneur tout honneur
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