dimanche 2 juillet 2023

DEGRELLE (2)


 

Degrelle, le nazi/catholique Degrelle, fut tout d'abord un pur produit du catholicisme belge, "à la belge". Et non pas espagnol, quoiqu'il trouva refuge là-bas précisément. Ceci dit malgré la tendance à l'amalgame facilement détectable (à n'en point douter) parmi beaucoup des lecteurs de ce blog. Et prouve et illustre ce que je viens de dire -sonnant fatalement à boutade aux oreilles de certains hélas-  le chapitre tout sauf banal de son engagement chez les cristeros mexicains au point qu'il s'en alla là-bas tout jeune et tout au début de sa trajectoire  (sous le nom de guerre de Danton) En tant (nota bene) que reporter du "XXe siècle", journal d'obédience catholique, dirigé par le père Picard. Tel que je me plais de l'expliquer ici à l'attention de mes lecteurs. La guerre des Cristeros -1926-1929- , la Cristiada, comme l'appellent certains, fut une insurrection armée de la grande majorité des catholiques mexicains au nom (sic) de la liberté religieuse, et patronnée avec tous les "nihil obstat" et bénédictions par l’Église catholique belge, bénie et incitée même par l’Épiscopat dans sa première phase tout au moins- et dont le principal foyer -véritable alma mater de l'!insurrection- se trouva a l'Université catholique de Louvain où étudièrent des principaux leaders cristeros -tel que le padre Pro (*) La célèbre université catholique belge fut en effet matrice spirituelle et intellectuelle de l'insurrection, de par son mouvement d'action catholique, de jeunesse, et de par les liens étroits de ce dernier avec sa branche mexicaine (ACJM), nerf principal de la rébellion. Et l'équivoque caché sous ce terme de "liberté religieuse" -tel que le mit en lumière la dissidence catholique traditionnelle, ou traditionaliste, à l'occasion du Concile Vatican II, au sujet du document conciliaire "Dignitatis Humanae"- fut  l'origine, en tant que racine première, de l'échec de l'insurrection cristéra, voire de sa tragique défaite en guise de sanglante colophon: ce que signifièrent les soi-disant Arreglos (compromis, accord) entre le gouvernement mexicain et certains membres de l'épiscopat -sous pression directe nota bene de l'ambassade des États Unis)-, qui scellèrent la fin de la guerre civil en mettant fin à l'insurrection, au nom de la liberté religieuse justement, et ce fut de par la réouverture des lieux de culte et la reprise de ce dernier, interdit par le gouvernement mexicain jusqu'alors. Ce que la majorité des cristeros interprétèrent (tragiquement) à leur tort comme un gage ou signe du triomphe de leur cause,  qui se solda en échange -en choisissant ainsi ces derniers la voie de la démobilisation- par une violente, voire barbare répression, et l'élimination physique de ces dirigeants d'un prime abord. 

Pendus ces derniers -en servant ainsi de leçon- des postes de télégraphe tout au long des principales voies routières dans les états les plus marqués par l’insurrection, ce qui servit de toile de fond du roman "El páramo en llamas" de Juan Rulfo, best-seller de la littérature en langue espagnole et titre emblématique du "boom latino" des années 60, qui jouit de mondial succès et extraordinaire répercussion. Et ce qui fut précédé d'une vague de protestation de plus en plus violente des catholiques militants empruntant même la voie des attentats, ayant ceux-ci notamment pour cible privilégié le président Alvaro Obregon, de par son anti-cléricalisme belligérant et sa condition de franc-maçon.  Et en tout cela, Degrelle tout jeune, alla s'y jeter en feu et en flammes au nom de sa foi catholique, sous la caution suprême du catholicisme romain et de la Tradition. Tout en restant (strictement) sur ces entrefaites au sein d'un courant de pensée anti-moderne, anti-Lumières -toujours donc dan l'ordre de la (libre) pensée- , qui allait déboucher (fatalement) pour beaucoup des catholiques, sur la Collaboration

(*) Padre Pro (Miguel Agustin) fut un ecclésiastique mexicain proche du mouvement cristero, accusé de complicité dans un attentat failli -pour compte (nota bene) de la Ligue de Défense de la Liberté Religieuse- contre le futur président Alvaro de Obregón, candidate à a présidence alors-, que le président Calles ordonna fusiller sans jugement préalable, à la veille du déclenchement de l'insurrection. Il fit des études à l'Université catholique de Louvain et vécut dans une communauté de pères jésuites à Enghien (1924-1926) jusqu'à un an avant sa mort. Dans sa correspondance, il se réfère à la Belgique comme sa mère, et à l'Espagne comme sa "grand-mère" (seulement) (...)  Il est objet de culte (de martyrologe) chez les catholiques mexicains et fut béatifié (en 1988) par Jean Paul II

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire