Degrelle et moi. Oui, pour quoi pas poser la question ou le problème de cette façon? Un problème d'ordre personnel, celui que me pose la
figure et la mémoire de Léon Degrelle, qu'au bout de plus de trente
ans de séjour mi-consentant mi-forcé par les circonstances -que tout le
monde connait-, je commence maintenant à peine à réaliser. Elle m'a
interpellé -et pas du tout "évité" d'après le joyeux canular de Robert
Joly (in memoriam), professeur à l'ULB (*)-, mais elle m'a aussi
subliminalement (et combien!) pesé lourd dans l'ombre furtive -d'un
silence (de mort) et une paix (de cimetière)- du quartier qui fut le
sien -avenue Molière où j'ai habité dans le trottoir d'en face sans le savoir le moins du monde, quelques
numéros seulement décalés-, et c'était
dès que la nuit arrivait dans ce quartier ("chic" auparavant -facile à deviner-désormais hanté) (...qu'on devinait
facilement en effet, pleine de vie et de joie de vivre "alors", tant d'années déjà
passées) Et c'était dans la nostalgie toxique, maladive dont je me sentais
submergé de retour de mes visites de dimanche à Ostende, des années
retenues même en filet à la vue de la baie et la filière de navires
scintillant la nuit en long et en large, image du temps écoulé, qui ne
finissaient pas de disparaitre dans l'horizon de mes pensées. Années (trente et) quarante où
tout fut possible! Les années folles d'une nouvelle belle époque -ou je n'étais pas encore né-, que furent les années DEGRELLE, autant dire les années TINTIN ("son copain") et de son créateur HERGÉ. Et par là je ne nie (absolument) pas le droit de certains à les retrancher pour de bon de leurs mémoires, sans nous nier pour autant aux autres le droit de les garder dans notre mémoire à nous toujours vivante. Voilà une ébauche d'un compromis à la belge, né et ruminé au bout de mon long parcours du coté Sud de ces Pays-Bas. De deux cotés de la barrière linguistique, et par là, cette réflexion par écrit s'achemine tout doucement vers sa fin. Degrelle, un wallon francophone qui eut de l'audience en Flandres, qui me le saura nier? Un autre fait d'époque de ces fols années (40) où tout paraissait s'assembler, le bon et le mauvais. Ce qui me vient fatalement à l'esprit en apprenant cette triste nouvelle -chargée de noirs augures ma foi!, et semant des vents de scission et de discorde-, dans un camp de jeunes (flamands) à Bouillon justement, au bord de la Semois, une contrée peuplé de cendres, ce que certains semblent vouloir conjurer à tout prix -l'agression lâche y compris- aux prises par la force des choses avec un fantôme rescapé de la nuit des temps, et symbole d'unité. Phare d'unité, des Wallons et des Flamands, la mémoire de Léon Degrelle!
(*): "Dieu vous interpelle, moi, il m'évite" disait-il souvent à ces étudiants en Histoire du Christianisme, ce farceur sans remède, d'un air coquin. Professeur dans l'âme, Robert Joly, libre-penseur dans la tête, et ouvert (et vrai) tolérant de cœur
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