lundi 30 janvier 2023

MAFIA ET EGLISE


 

Naples. "Nápoles hispánico". C'est la formule -du titre de l'une de mes lectures tout jeune- qui me venait à l'esprit l'une et l'autre fois en voyant un  film a l'écran hier, de titre "Nostalgia", plus qu'évocateur avec la belle ville italienne de scénario,' et de toile de fond la présence obsédante, comme une ombre étouffante et omniprésente de la Camorra (la Mafia napolitaine) Un bon film sur une ville qui est -tel que j'ai lu dans l'une des critiques des spectateurs- comme une sirène voluptueuse et.cruelle, "Voir Naples, et mourir". Ce qui est ici filmé, on ne peux mieux dire. Et après avoir gouté certaines de ses scènes, je sors de la salle la mort dans l'âme, comme si le coteau de la nostalgie, fin et doux, et lancinant à la fois m'avait atteint sans remède. Nostalgie autant dire (noire) mélancolie,  non pas à cause d'une ville qui n'évoqua guère en moi -aussi proche fut-elle ou justement pour ca?- sinon de ce passé qui "n'existe pas" -comme le déclame l'un des personnages, le chef maffieux, Orestes de son prénom au surplus- et qui se revêt néanmoins de "l'entité du possible" comme disait Heidegger, d'une mémoire fallacieuse, enfermée dans le labyrynthe (sic) du passé. De la mémoire en somme. Mémoria procellosa, comme disent les Anciens. D'un passé ma fois, qui eut du mal a passer. Pas par la faute de la Mafia comme dans le film d'hier, mais celle de l’Église qui s'y glisse fatalement dans nombre des scènes du film, comme si cela ne pouvait être autrement , comme si Mafia et Église étaient cul et chemise, et si c'était vraiment ça? Car si la Mafia n'existait pas, il fallait l'inventer vraiment! Afin qu'elle  redonne vie comme elle fait dans le films et dans certains coins de la vie réelle, à des choses bel et bien mortes comme celles qu'incarne et symbolise le personnage du curé également, intrusif,  omniprésent dans le film, et agent de cohésion social du premier ordre, à l'aide néanmoins de la pression sociale et psychologique anxiogène que la menace mafieuse fait peser -à Naples- sur l'ensemble de la société. Et c'est de sa prêche et de sa soutane dont on fait ainsi oublier à tous les niveaux de l'industrie cinématographique, l'irritant anachronisme (sic) qu'a leurs yeux cela est devenu et pas autrement. Comme si cette vieille et bonne soutane -et tous d'autres basques d'évêques et des curés d'ailleurs- ne leur desservait qu'à cacher -et ramasser- tout le flaque de sang, et de mort et de m...et de misère, que dans le film se laisse (à dessein) entrevoir (...)  Que rien d'autre me semble dans ce temps postmodernes le rôle de l’Église dans les pays catholiques, sa fonction (éminemment) sociale (...) Centre de toutes les pensées -le curé plus qu'égotiste, et curieux, ainsi à première vue- de tous les regards et de tous les cœurs on dirait, dans le sein de cette ville, de ce corps social rongé para une maladie mortelle et incurable comme la fin du film semble vouloir le prouver (...) Mafia, problème du Sud, ainsi le voyait le fascisme italien, et malgré leur échec -que symbolise celui de Césare Mori, préfet (fasciste) de Palermo (voir photo)- on peut dire qu'ils voyaient juste, mais pas tout à fait. Problème du Sud -Mezzogiorno- de l'Italie, oui, mais d'un Sud à l'incontestable sceau ou marque hispanique. Ce que le nationalisme italien du Risorgimento se refusait à vouloir regarder en face, et de près. Et c'est le non résoluble conflit entre une Église qui confesse et chante n'avoir (sic) qu'une honneur au monde -celle de Notre Seigneur- et la mystique de l'Honneur que la présence (séculière) hispanique y laissa comme légat. D’où que ce conflit, comme un fléau ou une malédiction biblique, ne semble point offrir des voies de solution. Pour le plus grand profit des cinéastes du monde entier, et pour la plus grande joie des spectateurs.   

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