samedi 10 septembre 2022

MAURICE GABOLDE, OU LE DROIT, A L'APPUI DE LA COLLABORATION


 

Maurice Gabolde, un parmi tant des noms qui font le tour de ma tête, de l'histoire et la mémoire -personnelle autant que celle livrée a la postérité- de la II Guerre Mondiale, et en particulier de la Collaboration. Celle que j'ai réussi a récupérer d'une masse informe de noms voltigeant autour, grâce à mes lectures sur la matière en vue de rédiger l'un des derniers articles de mon blog.  Car le Garde des Sceaux -Ministre de Justice français- de Vichy ne fut pas pour autant n'importe qui, pas l'une des plus de toutes les figures et personnages ayant joué un rôle majeur sous le maréchal Pétain. Ayant échappé au surplus a la triste sort de certains d'entre eux parmi le plus illustres comme ce fut Pierre Laval et dont il fut compagnon de vol en Espagne a la fin de la guerre -ensemble également avec Abel Bonnard (...)-, à qui fut accordé le refuge au contraire qu'au chef de gouvernement de Vichy, échappant ainsi à l'infortune de ce dernier, à sa triste sort. Pour quoi cette différence de traitement, et aux yeux de certains grossière discrimination? Une question qui vaut la peine d'être posée  à  la lumière o à la clé des secrets et des inconnues que renferment dans l'Historiographie en cours la figure de Franco et l'historie (mal connue) de son régime, plus a même, partant, d'être abordés et d’être percés -tous ici conviendront sans peine- par l'auteur de ces lignes, espagnol. 

Et Pierre  Laval, se livrant mains et pieds liés au bon vouloir (imprévisible) du Caudillo, perdait le contrôle du temps, comme disait bien à propos maitre Jacques Verges -dans un petit opuscule "La justice est un jeu" que j'avais lu les premiers temps de mon sejour ici- à l'encontre de Robert Brassillach et d'Abel Bonnard qu'il dressait comme destinées parallèles bien qu'opposées dans leur dénouement, car le premier se livra a la justice française à la fin de la guerre après avoir su de la prise de sa propre mère en otage (judiciaire), le second par contre réussit a s'en fuir en Espagne, au risque néanmoins d'aggraver son cas. "Erreur", concluait Vergès,  car  faisant ainsi "il gagnait le temps qui allait le sauver", comme cela fut ainsi en effet. Car, ayant retourné en France bien d'années plus tard sous la Ve République et comparu en tribunal après un bref sejour à la Santé, retourna aussitôt après en Espagne, libre, de son propre pied, là où il allait couler paisiblement ses dernières années. Ce ne fut donc pas le cas de Laval, mais il le fut bien en échange chez Maurice Gabolde, qui après un court passage en détention dans la forteresse de Montjuich et une courte période après en résidence surveillée, il put rester en Espagne jusqu' a la fin de sa vie, à Barcelone (mort le 14 janvier 1972). 

Il était, tout de même, moins encombrant, moins emblématique que le chef du gouvernement de Vichy mais pas beaucoup moins, condamné a mort comme il le fut par la Justice française a la Collaboration. En échange, ancien combattant de la première Guerre Mondiale où il fut grièvement blessé et amputé d'une jambe, il avait le surplus de légalité voir de légitimité -en Droit- que le chef d'état espagnol, attaqué tous azimuts jusque à la fin de sa vie, justement d'un flanc si dégarni -sous cet aspect d'un régime militaire-  ne pouvait ne pas apprécier. Avocat général, Gabolde, a la Cour Suprême de Riom -février, avril 1942- chargée de juger le pontes majeurs de la III République, Edouard Daladier, Paul Reynaud,  Georges Mandel et (last but non least) Leon Blum, accusés de leur déclaration de guerre (irresponsable) a l'Allemagne et de faire ainsi "casus belli" de la prise par les Allemands du port de Danzig, et "pari passu" du manque de préparation (sic) et de l'armée et du peuple français exposant ainsi la France à la défaite, et aux Français à tous les malheurs et souffrances et calamités qui s'en suivirent. 

Accusé Gabolde  aussi de par les lois d'exception (1941) en riposte aux sabotages et attentats (sauvages) de la Résistance suite au déclenchement de l'opération Barbarossa et à l'entrée en résistance du Parti Communiste français, et notamment à partir de l'attentat -à la station de Metro à Paris (Barbes-Roches-Chouard), le 22 août 1941- que couta la vie à un officier allemand de la Marine (enseigne de vaisseau) aux mains du "colonel Fabien" (alias "Frédo"), ancien des Brigades Internationales de la guerre d'Espagne, ce qui -de l'avis de Dominique Venner dans son Histoire de la Collaboration- allait déclencher le spirale (fatidique) de violence qui n'irait que grandissant jusqu' a la fin de la guerre. Ceci -ces "sections spéciales- l'accuse-t-on, encore,  en violation de la (soi-disant) "rétroactivité des lois pénales". 

Fadaises! Pour compte d'un principe de droit au contours carrément idéologiques -consacré nota bene à la Révolution- devenu pleinement obsolète en fonction des circonstances pleinement exceptionnelles d'alors, même si un identique principe retrouva une force et une importance absolument disproportionnée après la guerre, lors de sa rentrée en vigueur. Mais de par son coté de civil non armé en échange, d'homme de droit, de clerc, et d'écrivain même (de renom), on peut assimiler le cas de Gabolde à celui des propagandistes de guerre, tels que Herold-Paquis -le poussin de Philippe Henriot, condamné a mort et exécuté en tant que "radio/traitre" (...)-, l'anglais William Joyce -Lord Haw-Haw, correspondant de guerre en langue anglaise à Radio Berlin, condamné a mort en Angleterre, et exécuté par pendaison- et celui évidemment d'Ezra Pound. Une charge qui revient aujourd'hui au premier plan de l'actualité avec la guerre d'Ukraine en toile de fond et le fracas du scandale et de la polémique des récentes déclarations de Ségolène Royale, dénonçant la propagande de guerre (sic) des médias -savoir de la presse mainstream- "par la peur". 

Maurice Gabolde, une figure de plus en attente de réhabilitation lorsque se terminera l'interminable guerre civile européenne, et nous nous retrouverons -oh divine surprise!- à l'aube d'un monde meilleur. "Demain sur nos tombeaux, les blés seront plus beaux!"

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