lundi 3 octobre 2022

PAUL DESCHANNEL, NÉ À SCHAERBEEK

 


Paul  Deschanel, un nom (et prénom) que j'avais retenu jusque aujourd'hui de mes lectures fiévreuses lors de mon passage au Séminaire traditionaliste d'Ecône. Un nom (et prénom) seulement, car sa figure et son œuvre y étaient couvertes d'oubli et d'un épais silence, celui dont il se vit certainement l'objet dans l'école de pensée qui régnait sans partage a peu près là-bas, et 'entends par ceci l'Action Française et Charles Maurras. Et pourtant, je lis aujourd'hui à  ma grande surprise, que dans le duel -rappelé dans un film a succès, ici hier a l'écran- entre le "tigre" Clemenceau, père (fouettard) de la Victoire et le (fantasque) président pourfendeur du Traité de Versailles -dont il demandait tout bonnement de suspendre son application-, les sympathies du leader nationaliste allaient vers le pacifiste germanophile Deschanel et non pas -au contraire que son ami fidèle Léon Daudet- envers Clemenceau, le furieux belliciste anti-allemand (presque fou). 

Et le film semble lui donner également raison, car autant le Président en sort rayonnant tout en riant, extrêmement drôle, autant le Tigre, son rival, résulte ennuyeux et fastidieux au plus haut point, dans un perpétuel marmonnement (semblant français, caustique, d'humour?) Et c'est peut-être que ce film pointait de trop les contradictions géopolitiques du "nationalisme intégral" -et de "la politique d'abord"- de par la génial interprétation des acteurs soi-il dit en premier lieu, et c'était entre le patriotisme ardent et fiévreux d'un coté et de l'autre, un révisionnisme bon teint, truffé de humanisme (républicain) et de pacifisme, celui que n'incarnait pas moins le ministre Aristide Briand, bête noire de Maurras, dont il avait demandé la tête a l'Assemblée et qu'il voyait -a juste titre d'ailleurs- derrière le complot au plus haut niveau qui allait amener a la condamnation papal de l'AF (et a son excommunication) (....) De Paul Deschanel, en passant par Aristide Briand -premier ministre, et ministre des Affaires étrangères, qui le soutint dans son élection à la Présidence de la Républîque- , jusqu’à Pierre Laval (bras doit de ce dernier) une "pax connexion", à qui l'Histoire du XXe siècle allait donner tort. Et que ce film a succès réussit à mettre en lumière, presque a son corps défendant.  

Paul Deschanel, né a Schaerbeek -dans l'exil-, ce qui permet a Clemenceau de le traiter d'étranger, de belge, d'un ton méprisant. Point de détail? Tout sauf banale la belgitude d'un président si atypique, né  à la charnière linguistique et culturelle de deux mondes aux différents héritages culturels, suivant une ligne de démarcation qui passe par la Belgique et divise o fracture Nord-Sud, la géographie européenne, départageant les Latins et les Germains. Comme une sorte de fatalité, le lieu de naissance de Paul Deschanel, et ce fut de son pacifisme militant pendant la Grande Guerre. 

Le plus grand orateur a l'Assemblée de la IIIe République et non dépourvu de génie littéraire, hérité de son père, l'ami et protégé de Victor Hugo dans leur commune opposition a Napoléon III. Un républicain a la belge pur jus, Paul Deschanel, idéaliste et en avance de son temps, sans révolution/française, soit dit en passant, et en outre, sans guerre civile européenne, ce qui -vous vous en doutez- m'attire davantage du personnage, en contraste flagrant avec le républicanisme guerre civiliste chez des espagnols (...)    

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