mardi 4 juillet 2017

SIMONE WEIL ET LE CARDINAL LUSTIGER

Je ne me rappelais même plus, mais à l'occasion du décès de Simone Weil, dans l'un des articles nécrologiques -hagiographiques à proprement parler- qui lui sont dédiés apparaît mentionné, parmi ceux qui lui furent proches, celui qui fut cardinal archevêque de Paris, sous le pontificat du pape Jean Paul II, Aaron Jean-Marie Lustiger -fils de parents juifs (polonais) baptisés- que j'eus l'occasion de connaître personnellement. C'était dans les semaines qui précédèrent mon geste de Fatima. Je ne me rappelle pas exactement où cela se passa, si ce n'est que je me trouvais en compagnie de fidèles de la chapelle traditionaliste que je desservait alors- et c'était dans une église en banlieue (Ouest) parisienne où la visite du cardinal Lustiger avait été annoncée. Et comme il était prévisible, puisque la Pologne était dans touts esprits suite à la proclamation de l'état de siège par le général Jaruzelski (voir photo) -aux ordres de Moscou, quelque temps auparavant (décembre 1981)- l’archevêque de Paris aborda le sujet dans son homélie. Le message était clair, les Polonais n’avaient rien à attendre de dehors. Et il martela la phrase je ne sais pas combien de fois. Ils n'ont rien à attendre, rien, rien, rien ! Et la conclusion -sous-jacente, implicite- était plus claire encore. Acceptation des faits accomplis, bien entendu. Cela me survolta et je finis par monter en chair à coté du cardinal où après l'avoir interrompu, je l'avais réfuté et accusé de ce qui me semblait une attitude de compromis honteuse et inadmissible. Aujourd'hui je ne suis pas sûr d'avoir eu raison alors, je dois le dire. Mas je ne renie pas non plus ce geste qui aidera a comprendre à certains de mes lecteurs l'état d'esprit -extrêmement sensibilisé- de ce qui me semblait (et l'était réellement alors) la menace communiste. Lustiger (quoi d'étonnant!) n'était pas de cet avis, mais ces arguments auraient justifié aisément cinquante ans plus tôt l'attitude (sincère) de collaboration de beaucoup de catholiques français, qui méritait sans doute la réprobation -et les anathèmes-aux yeux du cardinal de Paris, résistant devant l'Éternel, bien entendu

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