vendredi 9 décembre 2016

VISA AUX SYRIENS. HISTOIRE BELGE

Histoires belges. Ce fut du temps où je vécus en France -début des années quatre-vingt- que j'avais appris cette expression revêtant invariablement dans les lèvres de Français un ton de dérision indéniable, ou d'un humour (glaciale) -si l'on préfère- à la française, et je l'associe encore à la figure de Coluche, le célèbre clown et humoriste -d'un regard non moins glacial- qui se moquait tout ce qu'il pouvait des Belges et de ses « histoires » dans ses numéros. Après mon arrivée en Belgique je pus constater que les Belges assumaient l'expression eux aussi sans le moindre problème, dans un esprit d'auto-dérision dont je me demandais si les Français en étaient eux-mêmes capables. Des histoires belges omniprésentes dans la vie des Belges de tous les jours et dans sa vie politique aussi. Et on en assiste à nouveau maintenant, au sujet de la demande d'un visa pour une famille de syriens, d'Alep (précisément) ce qui aura provoqué une mini crise politique à l'intérieur même du gouvernement. Le principe de légalité contre celui de la séparation des pouvoirs, ainsi peut-on résumer le contentieux en cours sur un plan purement abstrait. Le toile de fond historique relevant du passé de la Belgique plus ou moins récent ne m'échappe pas tout de même. Car le secrétaire de État à l'Asile et à la Migration, cloué au pilori par les médias pour son refus (tenace) à délivrer ce visa -contre la décision même de la cour d'appel- est membre du parti nationaliste flamand N-VA, descendants et héritiers d'une manière ou d'une autre des vaincus de la Seconde Guerre Mondiale et traînant par conséquent un lourd contentieux avec la justice belge -militaire, d'exception- de l'après-guerre qui avait traduit tant d'entre eux devant le poteau d'exécution. De l'autre coté de la barrière linguistique ce fut le cas aussi, mais en bien moindre mesure. Et il est évident qu'aller  chercher cette famille syrienne attrapée soi-disant dans l'Alep encerclé -en train de s'effondrer ces dernières heures (voir photo)- pour le ramener en Belgique sains et saufs, relève de l'utopie ou du non-sens, mais allez expliquer cela au médias ici et à certains Belges qui font de la (stricte) séparation de pouvoirs -un alibi à point nommé par ailleurs pour entretenir l'amnésie collective sur la répression judiciaire (politique, d’exception) à la fin de la Seconde Guerre Mondial- quelque chose comme une spécialité typiquement belge, comme les gaufres ou les pralines, ou la bière, ou les frittes, ou les choux de Bruxelles. Comme je dis, une historie belge égale à tant d'autres

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