vendredi 30 juin 2017
ESPAGNOL, "AFRANCESADO" ET EUROPÉEN
Je suis un Espagnol francisé -afrancesado-, je l'assume, je le fus depuis très jeune, de bien avant mon arrivée en Belgique. Mais ici je ne voulus jamais de propos délibéré devenir un “francophone” ( ne fut-ce que d'adoption) Au contraire, sans laisser de pratiquer verbalement et par écrit la langue de Molière -pari passu avec ma langue maternelle- je ne m'ouvris pas moins, dès le début de mon arrivée, au Néerlandais que je commençais a apprendre dans une édition bilingue du “Chagrin des Belges” Par contre, l'Anglais, la culture anglaise et anglo-saxonne vint représenter un grand lapsus chez moi, ce qui inviterait sans doute à une démarche d’introspection psychanalytique. Lorsque j'étais tout jeune dans l'enseignement espagnol d'alors chez les prêtres -et non moins dans un reflet de l'esprit de l'Espagne de ce temps-là en proie a un procès de développement économique de grand ampleur et sous l'emprise des technocrates omniprésents dans le gouvernement et dans tous les secteurs de la société-, l'Anglais l'emportait de beaucoup dans l'étude de langues étrangères. Mais le procès normal d'apprentissage subit chez moi une brusque interruption lorsque je finis par éprouver la séduction de la langue française (a travers d'auteurs français de droite, "réacs", je l'avoue, pour la plupart) D'ailleurs, la difficulté évidente de l'apprentissage d'une langue germanique pour ceux qui héritent d'une langue et une culture latines, -ce qui était bien mon cas-, se traduisait chez moi par une masse de mots rebondissant dans mon cerveau, manque de pouvoir les assimiler d'un coup, ce qui allait se répéter dans un phénomène similaire pour ce qui fut de mon apprentissage du néerlandais, donnant lieu a une longue courbe d'achèvement, proportionnellement décroissant qui au fil des années me fit arriver à bon port. Pour ce qui est de l'Anglais par contre, ce ne fut jamais le cas. Et maintenant, la découverte -foudroyante- de la figure et de la poésie de Dylan Thomas (voir photo), poète surréaliste, néo-romantique, avant-gardiste et parfaitement apolitique à la fois, me fait envisager un achèvement relativement rapide dans mon procès d'apprentissage de la langue de Shakespeare. En gage sans doute de ma vocation européenne
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