samedi 24 juin 2017

SYNDICATS DÉMASQUÉS

La FGTB menace d'une grève générale vendredi 30 juin, jour du grand départ en vacances. Ils s'en défendent mais ils ne donnent pas moins l'impression de venir en toute hâte à la rescousse d'un parti socialiste (PS) en pleine crise et menacé d'éviction du pouvoir dans la fédération Wallonie-Bruxelles. Moi, je n'aurai jamais été dupe, quoi qu'il en soit, et je ne sais pas si beaucoup pourraient en dire autant. Depuis mon arrivé en Belgique j'avais refusé de m’affilier sous le signe qui fût, un choix personnel -irresponsable aux dires sans doute de certains-, qui ne me condamnait néanmoins pas plus à une exclusion sociale à laquelle j'étais fatalement vouée de par ma circonstance -de notoriété publique- personnelle et intransmissible. Aujourd'hui cela me revête, tous en conviendront, d'une certaine force morale à l’heure de donner mon point de vue sur une hégémonie syndicale (de gauche) -je parle de la Belgique francophone- qui aura garanti et assuré plus que quelconque, et plus que toute autre chose, de par leur capacité de mobilisation et d'agitation sociales, le monopole du pouvoir par le parti socialiste pendant trente ans en Belgique francophone. Les trente ans grosso modo d'une traversée du désert sur le plan social et professionnel que fut celle de l'auteur de ces lignes, depuis son arrivée en Belgique. En effet, lorsque au bout de quelques années déjà de séjour ici je finis par me rendre à l'évidence que -en vertu de ma circonstance personnelle (savoir un passé qui ne passait toujours pas en rapport avec mon geste de Fatima)- il s’avérait utopique et illusoire de prétendre trouver un débouché dans le marche de l'emploi conforme à mes qualifications et mes diplômes, j'optai par entreprendre un vrai parcours du combattant dans les circuits -tortueux et prenant parfois tous les airs de labyrinthes sans la moindre issue- de la réinsertion professionnel dans les domaines de la recherche d'emploi et du recyclage professionnel. Une descente “ad inferos” -a chaque fois, à chaque échec, plus bas dans l'échelle sociale et du travail- qui eut seulement son coup d'arrêt définitif suite à ma détention -a cause de mon acte de protestation devant le Palais Royal-, en mai du 2000, lorsque je me vis finalement obligé à opter pour le travail manuel le moins qualifié, la seule voie qui m'était offerte de toute évidence -si je voulais continuer à résider en Belgique- en vue de pouvoir m'arracher à la situation de exclusion qui était la mienne. Émargeant aux CPAS depuis une dizaine d'années et sans pouvoir accéder, dans la situation bloquée qui était la mienne au statut (comme un mirage illusoire) du chômeur-complet-indemnisé, ce que des Espagnols affiliés aux bons syndicats (hégémoniques et majoritaires) -UGT (socialiste) et Comisiones Obreras (CCOO), liées de ses origines au Parti Communiste espagnol (voir photo)- se voyaient octroyé rien que dès leur arrivé en Belgique et sans guère d'autres conditions requises que de montrer bonne patte, savoir la bonne carte syndicale. Comme il me fut donné de constater plus d'une foi dans mes longues années d'avoir du faire la file dans les points de passage obligés (ONEM, CPAC, CPAS, CAP-Emploi, et qu'en sais-je encore) et d'avoir eu affaire en permanence à des mines renfrognées, méfiantes et parfois drôlement arrogantes, le tout assorti souvent de leçons de morale des plus savoureuses ma foi! S'en suivirent des années -après mon arrestation en 2000 et ma condamnation postérieure- où je dus transiter par des circuits d'insertion proprement infernaux soumis à des contrats « sociaux » tout à fait atypiques -sans droit même à préavis (s'il vous plaît)-, qui n'aboutirent qu'au bout de presque quatre ans, -étant donné que j'avais dépassé déjà l'âge fatidique des cinquante ans- à pouvoir accéder enfin au statut rêvé du "chômeur complet indemnisé" En fin ! Mais ce fut seulement au prix de me voir soumis juste à la fin à un procès à l'ONEM, en bonne et due forme pour abandon d'un emploi convenable (sic) -drôle d'euphémisme!- qui était à leurs yeux le travail/esclave -dans une ferme, d'ouvrier agricole pendant presque deux ans- sans droit au préavis, et sans d'autre possibilités donc de pouvoir le quitter (sans me voir sanctionné) que d'avoir trouvé un autre au préalable. La lune, pour tout dire (...) Résultat, une condamnation “syndicale” -que c'est comme ça que je la ressentis- à deux semaines de privation de salaire. Mais c'en était fini (grosso modo) du cauchemar. Et je reste persuadé que tous ces déboires m'auraient été épargnés -dès le début- de par une bonne carte syndicale. Je ne le regrette pas, et je n'ai guère de reproches à faire non plus, les règles du jeu étant celles qu'elles étaient. Seulement, cela finit par me donner une vue par le bas de la réalité sociale et de l'emploi en Belgique de ces trente dernières années que beaucoup de Belges auraient voulu pour soi. Même des plus à gauche. Semper idem néanmoins. Sans m'être plié à aucun moment au rite de passage de l'affiliation syndicale. La chute du PS risque-t-elle maintenant d'entraîner aussi celle des syndicats, une fois les masques tombés ? Pas une larme de ma part !

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