Front de l'Indépendance. Un spectre -de la Seconde Guerre Mondiale- qui m'était apparu mes premiers temps en Belgique, dans la personne d'un proche de mon entourage, un anversois, qui en avait fait partie tout jeune. Un spectre d'autant plus intimidant que ce monsieur portait un nom illustre de l’histoire de Pays Bas au XVII siècle. A l'époque, je suivais des études à l'institut d’Études de Religion et de la Laïcíté de l'ULB, dont au bout de deux ans j'allais finir par décrocher un diplôme en Histoire du Christianisme et de la Laïcité. “Ces gens-là sont les représentants de l'athéisme en Belgique” m’avait-il sorti un tantinet scandalisé, comme si à ces yeux je me savais pas au juste dans quelle galère je m'étais embarquée. Et le plus surprenant c'était que la remarque venait de quelqu'un qui s'affichait croyant et catholique pratiquant et, en même temps, s'honorait de l'amitié d'une famille d’immigrées espagnols du coin, originaires des Asturies, qu'il tenait (sic), -sans détours devant moi, Espagnol-, pour des communistes, ce qui était d'ailleurs assez fréquent dans l’immigration espagnole en générale en Belgique et plus en particulière chez celle en provenance de cette région (minière) du Nord de l'Espagne où fit rage le maquis anti-franquiste jusqu'à la fin des années quarante. Des rouges et des curés (en soutane) ensemble, une spécialité belge, comme les frites, les bières d’abbaye alcoolisées ou les pralines.
Et rien ne s'explique sans cette particularité remontant à la Seconde Guerre Mondiale -et au Front de l'Indépendance- de la politique belge dans l'après-guerre, d'un parti social-chrétien francophone -aujourd'hui étiqueté humaniste-, à titre d’exemple, toujours à remorque de la gauche socialiste pendant des décennies, comme si c'était leur seconde nature. Il y eut des curés dans la Collaboration comme il y en eut dans la Résistance. Plus du coté francophone ceux-ci, plus du coté flamand ceux-là. Guerre civile européenne (Nolte), la Seconde Guerre Mondiale. Souvent entre catholiques. Des curés doyens engagés dans la Résistance -comme celui de Charleroi (voir photo 1), victime des représailles de Courcelles- et des rexistes en face, des anciens louvanistes pour la plupart, comme ce fut le cas de Léon Degrelle ou de Victor Matthys, fusillé à la Libération (voir photo 2, en civil, au centre de la photo) Ce sont des évidences qu'on doit pouvoir rappeler après trente ans -le 11 mars dernier, jour anniversaire- de mon séjour en Belgique
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire