jeudi 16 février 2017

GUIDO VAN DAMME IN MEMORIAM

Je suis depuis trente ans en Belgique. Dans ce temps j’aurais fait la une des journaux à plusieurs reprises. Cela veux dire que je suis -ou je l’étais du moins à un moment donné- quelqu'un de médiatique, de connu dans l'opinion publique belge. Et cela m'aura donné l'occasion - et la chance parfois - de faire de connaissances, de rencontrer des gens, parmi d'autres des journalistes. Comme ce fut le cas de Guido Van Damme, vétéran journaliste et chroniqueur judiciaire du journal Le Soir pendant des longues années, qui vient de décéder (*) Il avait couvert pour ce journal mon premier procès en Belgique - en 1994 - qui suivit à ma radiation quelques mois plus tôt de l'Ordre néerlandophone d'avocats de Bruxelles, suite à un incident que j'avais provoqué -à dessein- dans la buvette des avocats du Palais de Justice de Bruxelles après avoir accroché au tableau d'annonces une sorte de manifeste où il était question notamment de quelque chose - la Légende Noire (Leyenda Negra)- dont on parle à présent beaucoup en Espagne -, entouré alors par contre des plus grands tabous, en Espagne et n'en parlons pas en Belgique. J'avais eu l'occasion alors de m'entretenir avec Guido Van Damme, et de tous les journalistes qui eurent alors à s'occuper de moi (et de mon cas),  c'est de lui sans aucun doute que je garde le souvenir plus bienveillant, cordial même, en fort contraste avec d'autres, du coté flamand surtout de la barrière linguistique, pour quoi devrais-je le cacher? Je retins surtout de nos échanges le commentaire désabusé qu'il me fit au sujet de l'incident dans le Palais de Justice et du texte que j'avais placardé alors, où il était question du Décret d'expulsion des Juifs, les souvenirs du Cinq Centenaire de 1492, encore vifs -et chauds surtout- dans les esprits de par la campagne anti-espagnole que cela avait suscité dans une partie de la presse belge. Ce qui m'avait valu des accusations d'antisémitisme de la part du bâtonnier de l'Ordre flamand d'abord et du parquet en suite (qui finalement ne furent pas retenues) « C'est piquant - m'avait commenté Guido Van Damme, d'un air amusé dans le couloirs du Palais de Justice -, ici il y en a qui ont tout fait pour se faire décorer du Grand Ordre (espagnol) d'Isabelle la Catholique » , pointant par là quelqu'un concrètement qu'il avait cité par son nom. Encore une histoire belge ou (horresco réferens!) "belgo espagnole" comme aiment dire les Espagnols immigrés, et les proches des immigrés et de leurs descendants). Guido Van Damme. In Memoriam

(*) Une nouvelle dont, pour des raisons qui m'échappent, on ne trouve la moindre trace dans la presse digitale d'aujourd'hui bien qu'elle ait été bel et bien publiée dans l'édition papier de ce journal

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