samedi 30 décembre 2023

HUMOUR NOIR ANGLAIS, SACRÉE AFFAIRE

 



Humour noir (anglo) anglais, sacrée affaire. Au point qu'on se demande sérieusement si ce n'est pas là la clé de l'hégémonie mondiale dont ils ont joui (et ils jouissent encore de nos jours) Car ces attaques de fou rire qu'il provoquent chez certains -mon cas- il n'est pas dit qu'ils ne sont pas capables de les reproduire à l'échelle du monde entier, tel que le monde d'aujourd'hui bien au contraire nous le montre, dansant entre pleurs et rigolades toute la planète a leur guise et à leur caprice, au bleu noir, plus que bleu, noir (hivernal) Et c'est au sujet d'un film surprise -coproduction belgo/américaine- en version bilingue sur l’écran, mélange foudroyant d’humour noir et comédie romantique, du réalisateur Alexandre PAYNE,  apprécié chez lui, aux States, et peu connu ailleurs -Palme d'Or du Festival de Cannes tout de même-, et entre fou rires et larmes chaudes, la séance s'écoula pour moi plus bref que jamais depuis que j'entrepris de fréquenter les salles, ce dont je rend compte fidèle et régulièrement ici. "Winter break" -nouveau titre (pour quoi en anglais?) adapté à l'édition  française, de son titre original "The Holdovers", se déroule dans une école (Barton) plus que huppée, de la Nouvelle Angleterre (sur la côte Ouest, Boston, Massachusetts), et conte la triste et poignante histoire d'un groupe (touchant) d’écoliers, des laissés-pour-compte de leurs familles les jours des fêtes de Noël, à l'image du destin commun à eux et au professeur chargé ces jours de leur guider et accompagner.  Un pauvre (et brave) perdant -comme eux tous-, perdant et tricheur par-dessus le marché-,  échoué de professeur de lycée âpres avoir été battu en postulant pour un brillant poste à l'Académie, par le compagnon de la mère (cruelle) du jeune écolier protagoniste, ce qui donne du nerf à l'intrigue, et lui fournit -en dévoilant ce coté tricheur du professeur-, les instants plus drôles et époustouflants même. Le tout au fond nostalgique d'un de ces Noëls d'autrefois, et d'une mentalité plus proche de la notre que nous n'osions pas imaginer. Avec des touches lugubres plus que poignants de par leur message social, comme l'incident qu'oppose le jeune écolier protagoniste à un client du bar, crochet à la place d'un de ses bras. Un ancien du Vietnam qui le traite de jeune friqué et privilégié par dessus le marché, ayant échappé aux aléas -et aux horreurs- de la guerre de par sa position aisée. Une belle et convaincante approche donc, ce film à succès, de la société USA de nos jours, pour les spectateurs de ce coté de la mer. Laquelle -et encore davantage dans le septième art- scintille toujours (again and again)

mardi 5 décembre 2023

A TES PIEDS PRINCESSE!

 


Le duel, comme l'anarchisme, voilà deux marques ou fléaux de la société française qu'emporta derrière soi la Grande Guerre, sans dire adieux, (comme on dit chez nous) à la française. Et il ne vient de le sortir de l'oubli comme par ricochet qu'à l'aide d'un film à l'écran depuis hier,  en avant-première dans une salle du centre de Bruxelles. En mettant au grand jour un épisode vrai quoique invraisemblable qui prête l'intrigue au film projetant au devant de la scène sa principal protagoniste, Doria TILLIER, grande princesse du septième art dans sa version de cinéma français et des festivals de Cannes, dans le rôle surprenant et inattendu de championne en avant-garde de la cause féministe, qui se bat en duel en défense de son honneur de femme, et s'en sort tant bien que mal de l'épreuve, son charme de femme et d'actrice du premier rang sain et sauf et c'est ce qui compte le plus pour nous cinéphiles dans l'âme depuis peu que je suis, et inconditionnel admirateur d'une des étoiles filantes de l'industrie du show business, dans un rendez vous cette avant-première que je ne m'aurais jamais pardonné de manquer pour le reste de mes jours. Chose faite, au bout d'une projection teintée de réalisme bon teint qui ôte de nos yeux les quelques écailles qui nous restaient, et sur la violence comme sport, et sur la défense de l'honneur dans une variante -le duel au premier sang, au pistolet ou à l'épée, dans des "salles d'armes" de préférence- faisant mouche au-delà des Pyrénées les derniers siècles et glorieusement inconnu dans le pays réputé justement pour sa conception pointilleuse -"caldéronienne"- de l'honneur. Manque de démocratie ou priorité de l'état de droit et de son usage et exercice exclusif ou privilégié de la force? La question se pose. Et notre héroïne entretemps, et dans la vie et dans la scène, s'en sort -a une éraflure et des gouttelettes de sang près- miraculeusement intacte et dans son corps et dans son visage. 

Et la voilà sans croire à nos yeux éberlués, à  quelques mètres devant nous, pour nous rassurer, et du charme de son sourire et de son profil svelte et de sa figure, féminine.(et je m'en excuse, ma masculinité, si non, quelque peu battue en brèche) Toujours est-il que la avant-première s’achève dans la joie et la bonne humeur, le chevalier blanc improvisé aux pieds (comme il faut) de sa déesse. Ou sont-elles nées ces princesses du septième art pour rien d'autre que pour encaisser les fleurs roses et blanches des princes fleur/bleus, qui osent ainsi ravir seuls entre tous -au-delà de toutes nos timidités et complexes- le (Saint) Graal de leurs seins et de leur corps -une façon de parler-, de leur charme et leur vedettariat (princière)? A tes pieds, Princesse!   

lundi 4 décembre 2023

UNE SACRÉE FEMME

 


Le torrent des commentaires défavorables et critiques négatives qu'aura mérité le dernier film sur l'Empereur des Français mettent au grand jour si besoin en était l'étendu et la profondeur de la religion (sic) napoléonienne ancrée au cœur des beaucoup de Français (et non seulement), tel qu'illustré au grand jour par ce phénomène d'époque qu'incarne la personnalité -et la candidature présidentielle- de ce napoléonien de bien qu'est Eric Zemmour. Ce dont les esprits avisés n'étaient point dupes, loin de là (Français ou non Français) d'ailleurs. Eppure, et pourtant, il n'est pas mauvais du tout ce film taxé de révisionniste pour certains et à a ajouter (selon eux) a la Légende Noire de l'Empereur, bien crédible et convainquant celui-ci sur bien de points néanmoins. Où la personnalité de l'Empereur pour commencer, en sort -le moins que l'on peut dire- re-humanisée du cliché de monstre et de seigneur de la guerre ancré chez tant de ses détracteurs comme c'était bien mon cas (par dessus le marché, espagnol) (...) Derrière chaque homme important il y a toujours une femme qui sait qu'il n'est qu'un idiot, dit l'aphorisme anonyme passe-partout. Lui n'était pas lui, que grâce à sa femme, on entend en longueur et en largeur du film, et le spectateur fini par en rester averti. Napoléon Bonaparte, fini l'état d'innocence, de la mémoire de l'enfance, heureuse et malheureuse a la fois comme la souligne si à point le dernier essai -en extrême révélateur- sur la Mémoire et l'Oubli de Paul Ricoeur. Une mémoire/heureuse que je héritais comme tant d'autres choses suite a mon passage par le séminaire traditionaliste d'Ecône- de la mémoire sur le personnage, a travers l'ouvrage, un classique en la matière, de Jacques Bainville-, de l'Action Française, ambigüe et ambivalente à l'égard d'un personnage si difficile de par sa complexité, de par les ombres et détours qui fidèlement l'accompagnent, à cerner et à capter convenablement. Sur le personnage qui mit fin à la Terreur sauvant ainsi la République et la Révolution pour les siècles a venir. "Robespierre à cheval" l'appelait forçant le cliché un peu, Roger Garaudy. Opportuniste sans scrupules prêt à tous les carnages comme  la répression à la canonnade (sic) des émeutes -le danger d'invasion anglaise nota bene de toile de fond- à Toulon, et celles à Paris (5 octobre 1795) face à l'église Saint-Roch. Un film a la gloire de son épouse, c'est ce qu'on conviendrait d'admettre face a ses détracteurs, là où ma mémoire (semi) enfantine s'effiloche encore un peu. Car du film révélateur remonte à la surface une Joséphine de Beauharnais tout a fait autre de celle que mes lectures d'alors et les commentaires -puritains, quelque pudibonds forcément- entendus dans mon milieu ("tradi") ambiant avait fatalement forgée. Non pas une de plus de cette nouvelle race ou espèce des femmes qu'avait projetée -à la place des madames et demoiselles courtisanes de l'Ancien Régime-, la Révolution, telle que la Maréchale -épouse du Maréchal Lefebvre-, "Madame sans gêne", tel qu'elle fut surnommée, célèbre par ses reparties et son franc-parler, honnie et détestée presque par tous et aimée et apprécié en échange par Napoléon. "Ce sont nous maintenant les marquises", disait-elle (texte) en éclats de rire. Non, Joséphine de Beauharnais n’étaient pas de celles-là -intrigantes, et arrivistes sans scrupules (des catins en somme pour le peuple, ou pour une partie du moins)- mais l'épouse (légitime) d'Alexandre de Beauharnais, général de l'Armée et membre de la haute noblesse, guillotiné à la Révolution à la fin de la Terreur -le 5 Thermidor an II-, dépassaient ainsi toutes le autres, dans la dance de charmeuses sur la corde raide -au risque de paraitre cynique de trop m’avançant par ce chemin-là-, enveloppées de dentelles et de jupons et filant des amours avec les plus hauts gradés de l'armée napoléonienne, tels que le maréchal Hoche, ce qui sauva sa tête d'aristocrate échappant ainsi à la guillotine, "la faucheuse de la Révolution". Une (sacrée) femme exceptionnelle, Joséphine de Beauharnais, mystère de séduction,  à la hauteur et en syntonie avec ce temps-là, et non pas une maréchale de plus, de la mémoire heureuse et malheureuse (dixit Paul Ricoeur) Elle, Joséphine, a coté de la France et de l'Armée -c'est ce qui en ressort bien clair du film- , les trois seuls centres d’intérêts de l'Empereur. "D'une France en bloc", tel qu'il aimait le répéter, sillonné en cela par tant de chapitres et épisodes contradictoires au fil des guerres civiles et de guerres de religion (...) Et d'une Armée étrillée et humiliée au bout du Grand Siècle, qui semblait reprendre son souffle sous l'Empereur des Français. Et en fin, Elle, la maitresse damnée du "maitre d'énergies" tel que le décrit Frédéric Nietzsche hors de tout soupçon ("synthèse -l'appela-t-il de l'inhumain et du surhumain"). Mystère -elle- de séduction. Et Lui, ni un monstre ni un diable, ni un seigneur de la guerre, mais un militaire et un patriote fils de son époque, et fidèle a ses idées, à ses amours, à se haines et à ses passions, Napoléon  A tout seigneur tout honneur

lundi 27 novembre 2023

RIEN A PERDRE


 

D’où me vient cela? Je ne sais pas. Ce sourd malaise, cette irrépressible gêne, ce sentiment de (profonde) humiliation qui me prend lorsque j'entends les invariables phrases vulgaires, grossières -et surtout les quatre-lettres-  transcrites et prononcées correctement -en les tirant de la langue espagnole- dont certains français semblent trop friands, et de la part de certains belges j'en dirai plus, apparemment. C'est ce qui m'arriva hier sans me l'attendre le moins du monde dans une de premiers scènes du film "Rien a perdre" dont je ne pouvais pas me douter qu'il était encore assorti, de ce supplément de défis m'étant destiné a moi espagnol, entre tous évidemment. Un film déroutant, d'attaque, de par le contenu du scénario, et de par la nature de l'intrigue- douloureuse déchirante- de ce film, celle du contentieux où une mère se voit -a tort ou raison?- empêtré avec les services sociaux et les organismes de tutelle de la justice de paix, pour la garde de son enfant. Où l'aimant de la mère, serveuse dans un bar de nuit, porte le chapeau (lui étant -de tout le temps-destiné comme il faut), espagnol de l'ancienne (cela va de soit) immigration espagnole en Belgique -brassard allemand (?!) de (RFA) a l'appui. Un psychodrame à la sauce belge dont personne d'autre qu'eux ne connait les secrets, mélange d’expressionnisme à la belge et "tremendismo" à l'espagnole, qui, peut-être plus qu'en peinture, semble transposé dans le septième art. Et que j'aurais gouté sans le moindre doute et sans le moindre remord, et de par la valeur des personnages -adultes comme enfants- et de par le talent de leur interprétation. Erreur judiciaire, existe-t-elle? Sans aucun doute mais qu'on arrive à pouvoir le prouver  cela est toute une autre affaire -comme j'en ai vu d'autres cas ici-, surtout en justice de paix, où ils apparaisse a vif comme dans aucune autre instance, les sentiments et les émotions. Bourgeon arraché avant d'éclore, la mère qui se voit arraché la garde de son enfant (bien aimé). Première et principal droit de femmes soit dit en passant. Ou quelle classe de justice à part est-elle si non, la justice de paix? 

mardi 21 novembre 2023

L'ABBÉ PIERRE, SANS TÂCHE (ET SANS REMORD?)

 


Je me suis demandé sans conviction, sans espoir d'en trouver réponse aucune ma foi, du black-out -trop dire?- relevant en somme du manque d’intérêt et d'attrait pour le personnage dont le prêtre -monsieur l'abbé-  auquel est consacré le film (superbe, convainquant, et de la part des auteurs et du principal acteur) que j'ai vu (avant-) hier, fut l'objet -à ce que je me souviens- au séminaire d'Ecône. L'Abbé Pierre, étoile étincelante de leader religieux ces années-là, comme le fut Monseigneur Lefebvre lui-même, toute proportion gardée-, était si non persona non grata, peu aimé ou mal aimé, c'est vrai, parmi mes confrères d'alors. Pour quoi? Sa façon, son style trop radical d'exercer la charité et la solidarité avec les pauvres et les sans abri (et sans toit), était-ce de nature a synchroniser beaucoup plus avec le (néo) catholicisme de signe progressiste triomphant -par son "aile marchante"- au Concile Vatican II? J'en doute, car ce n'était pas ça -cette fièvre (de miséricorde, et de charité) envers les pauvres et les miséreux- qui nous gênait spécialement, et c"est également vrai que l'Abbé Pierre ne cadrait  pas tout à fait non plus au dedans du patron de "nouveau prêtre" que le concile avait consacré, suivant l'expression à succès d'un best-seller qui avait marqué les esprits à l'Espagne de l'époque. Un curé malade de l’être, ou mal dans sa peau, ou dans sa soutane ou son habit ecclésiastique, c’était ça la vraie radiographie du nouveau/prêtre (dans mes souvenirs d'alors). Très loin donc de l'image -enfoncé dans son habit de père abbé- qu'aura laisse l'Abbé Pierre pour la postérité. Mais seulement ça? N'y a t-il pas quelque chose de plus dans ce manque (flagrant) de syntonie entre le modèle de prêtrise qu'incarnait la célèbre abbé et celui que guidait et animait -tel que je le vécus et le ressentis moi-même- mes confrères au séminaire d'Ecône? 

Quelque chose plus guère difficile a trouver si on fouille le registre de la politique, savoir de la politique religieuse, ce dont le film à l'écran hier nous en donne toutes les pistes. Dans la scène (poignante) -à titre d'exemple- au maquis du Vercors, où une allusion -vraiment prudente?- de l'Abbé Pierre (à la traitrise, voire la trahison)- , mena à l'exécution sans procès ni sommation d'un (prétendu) membre de la Milice, enfoui dans le groupe de résistants, catholique à ne pas en douter comme le autres (sinon plus)  Et pourquoi le sortir dans le film? Souci, zèle de la vérité historique chez les auteurs du film? Ou -de la part de l'abbé Pierre- simple remord?. A ajouter à sa feuille de services, je dirai plutôt, des services rendus à la Résistance, au camp des bons -au prix des méchants- donc. Ce qui appelle à une (briefe) explication, et c'est des choses dont je me suis largement départies dans les entrées de ce blog. 

Monseigneur Lefebvre et la II Guerre Mondiale, entre la Résistance et la Collaboration, autant dire aux prises d'un compromis historique (sic) d'où fut né (j'en suis formel) le séminaire d'Ecône. Entre l'attentisme  et une Collaboration aussi hésitante eut-elle étée qui fut l'attitude première de l’Église française -face à l'Occupation, au régime de Vichy et au maréchal Pétain-, tel que le film ne manque pas de reconnaitre, et une Résistance de droite dont l’archevêque traditionaliste ne manquait pas de brevets -il faut bien le dire-, de par son coté paternel, fils d'un catholique d'Action Française, victime en quelque sorte de l'ambigüité ou ambivalence  que furent celle de Maurras et de son mouvement nationaliste (français), face au nazisme et à l'Occupation-, qui prêta les installations de son usine -à Tourcoing, près de la frontière belge- au troupes britanniques les premiers jours de la guerre, ce qui lui valut d'être envoyé en déportation en Allemagne sous l'Occupation, où il mourut victime des mauvais traitements de leurs gardiens. Des détails que je n'appris que bien plus tard après le départ du séminaire, et qui explique largement l'attitude -pleine de non-dits et sous-entendus de Monseigneur Lefebvre au sujet de la II Guerre Mondial (et de l'Occupation) 

Mais plus piquant encore, révélateur de la vraie personnalité du célèbre abbé, l'est l'incident dont le film -vers la fin- fait allusion. Ce qui ne cachait pas moins l'amitié étroite vrai du célèbre abbé avec quelqu'un qui sent le souffre rien qu'a son évocation, véritable joujou des médias et de l'intelligentsia française quelques années avant sa mort seulement. Et je fais par là allusion à une de mes vieilles connaissances -tel que je l'ai déjà consigné sur les pages de ce blog-, Roger Garaudy, intraitable -en procureur zélé et intransigeant-, comme il se montr tout au long de sa carrière politique, à l'heure d'octroyer les bons et les mauvais points en matière de Résistance et Collaboration. 

Fascination sincère de la part de l'intransigeant idéologue (catholique-marxiste), devant la flamme qu'il sentait o croyait reconnaitre chez l'abbé fougueux qui voulait a tout prix et par tous les moyens assurer la gîte et le lit (et le toit) à tout un chacun  avant de les voir mourir -comme il les avait vus- dans les rues de Paris (d’après-guerre) de faim et de froid? 

Car c'est cette flamme ('sacrée) -d'où était (re) sorti (nota bene) l'incendie de la lutte de classes-, qui allait faire explosion au Concile Vatican II. Et c'est ce qui avait d'idéaliste et de sincère dans le projet de dialogue catholique-marxiste (au delà de la guerre asymétrique et de toutes les manœuvres d'agit-prop)

Peut-être du vrai dans tout cela, mais je ne peux pas de m’empêcher d'y voir le (jeune) milicien exécuté -sans procès ni sommation-, ministre a son insu ('post mortem)  de paix et réconciliation -au sein de la guerre civile-, et ceci de la part de l'idéologue catholique/marxiste, catholique et fils (nota bene) de catholique d'AF,comme je pus le lire ébahi dans les pages de son testament "philosophique" -converti à l'Islam à la fin de sa vie-, qui pardonna -ou gracia (et oublia)- ainsi les équivoques et ambiguïtés de l’Église -dont se ne fit pas moins l'écho le célèbre abbé, comme nous l'avons déjà vu (*)

Et également de la part de l’apôtre d'Emaüs, ce qui lui fit oublier -comme "peccata minuta"- et revindiquer plus tard les textes révisionnistes et négationnistes de son vieux ami fidèle. Sous l'ombre d'un remord. Et dans notre souvenir (en geste de pardon)

 

(*) A l'appui de tout ce qui vient d'être dit, l'extrême dramatisme d'un passage de cet ouvrage (dernier) de Garaudy -"Biographie du XX siècle"- où il recueillit son témoignage (autobiographique) sur la condamnation à mort dont il fut l'objet, à Ghardaïa, au fin fond du djébel, au désert algérien, pendant la guerre et l'occupation, sous le régime de Vichy. Ce dont il échappa de justesse -ensemble avec d'autres condamnés-, grâce à l'ordre de celui -officier des troupes algériennes de l'armée française- qui commandait le peloton d'exécution. Et ce fut au nom du code (sacré) d'honneur dans la loi islamique qui interdisait la mise à mort sans procès ni sommation. Ce qui fut le cas du jeune milicien (malheureux) enfoui dans le maquis du Vercors. Point d'orgue de toute une trajectoire. Sacré  pied-de-nez à la Bien-Pensance peu avant sa mort (sans la moindre rétractation). Bravo Abbé Pierre!!! L'honneur sauf. Le sien propre et celui de son sacerdoce. Chapeau!     

lundi 13 novembre 2023

MAGIE FINNOISE

 


Magie finlandaise. A quoi ça tient? A la mélancolie sans doute des cieux, des paysages urbains -à "la HOPPER"- de Helsinki, sa capitale. C'est ce qu'on peut en déduire à la vue du film récent du réalisateur -et scénariste- finlandais Aki KAURISMAKI, qui m'a surpris et tout de même convaincu. Un film, "Les feuilles mortes" surprenant en  effet. Sans doute du "passé fantasme" d'un directeur "d'un autre temps" comme le dépeint une critique de spectateurs que je viens de lire récemment à la sortie du cinéma. Qui me rappelle fatalement l'autre film du même auteur -"L'homme" sans passé"- que j'avais vu cela fait plus de vingt ans (déjà!), d'ambiance (touchante) finlandaise également, et d'une même haleine sociale à la fois, l'immigration étrangère de toile de fond, et cachée ou enfouie derrière elle, la problématique de la minorité lapone, gros tabou là-bas.  Un film romantique, en échange maintenant, et en même temps social -l'utopie d'un mélange impossible et presque impensable en vérité?- teint d'une mélancolie aussi irrépressible qu'indéfinissable tous les deux. Aussi bien que d'une indéniable poésie, et d'une réelle empathie pour les personnages, trillés dans un milieu social très populaire. Ouvriers (ou employés) dans la vie de tous les jours et rêveurs d'une vie toute autre et d'un monde meilleur tels qu'ils se montrent au fond d'eux mêmes et au long des scènes le plus marquantes de ce film (d'auteur). Saupoudrés d'un petit humour très de chez eux qui provoque des rires spontanés en rafale (tel qu'il m'est arrivé moi-même, dure et difficile à faire rire) au milieu des situations très tendues voire désespérées. Poète et cinéaste à la fois, KAURISMAKI, une espèce à part qui nous manque tant. Peu connu de ce coté de l'Europe, un peu moins que JARMUSCH de qui il se rapproche (d'après certains) Et une histoire d'amour de toile de fond surprenante, -et de par sa prose et de par son coté vrai à la fois. Comme deux éclats de lumière -ces deux film du même auteur finlandais- venus de l'autre bout de l'Europe, d'une Europe autre où il fait (très) froid au dehors et où l'on se chauffe et réchauffe plus que dans les pays chauds (et je parle plutôt de chez moi) Problème d'alcool et de manques de perspective chez lui, d'argent et de manque de sécurité de l'emploi chez elle, très concrets et limités, et très réels en même temps. Transporté, c'est ainsi que je me sentis, a la vue de ce film comme sensation dominante, vraiment! Et dans l'espace et dans le temps également. Dans cet année lointaine -été 1966, si loin  déjà!- où j'avais accosté en voyage de plaisance -en prix d'avoir réussi la fin de mes études du bac (avant l'entrée dans l'université)- au bord d'un navire de fret, le port finlandais de KEMI, tout près de la côte et frontière suédoises et  à la pointe Nord de la cote finnoise dans la Baltique, où -de mes yeux éberlués de jeune adolescent (âgé de 16 ans)- j'avais découvert un monde nouveau qui allait me manquer par la suite, marqué par l'aisance et désinvolture des rapports de jeunes de l'un et l'autre sexe, inconnus -et parfaitement tabous- dans l'Espagne d'alors. Et personnifié dans cette jeune finlandaise avec qui j'avais dansée -joue contre joue- dans une fête populaire là-bas. Ressemblant étrangement, cette fille -des traits (anguleux) typiquement finnois, et disparue de ma vie à jamais- la femme protagoniste du film que je viens de voir. KAURISMAKI, ou un parfum et une ombre finnoise qui viennent et s'en vont dans ma vie également. Jusque quand?

samedi 16 septembre 2023

ECRIRE EN BELGIQUE (sous l'oeil de la Bienpensance)

 


Bien-pensants et bienpensance ce sont des termes de libre circulation en langue française, celle qui les avait vu naitre. Car celui de bien-pensant apparut pour la première fois et atteignit sa plus grande diffusion dans l'ouvrage de Georges Bernanos (hors de tout soupçon) "La peur de bien-pensants" une sorte d'apologie et revendication, cet ouvrage tout en entier, de la figure et l’œuvre de Edouard Drumont, auteur et éditeur de "La Libre Parole" et exposant décrié de l'anti-sémitisme contemporain (également en langue française) 

Et cela vient on ne plus à propos après lecture -quelque peu espacée mais reprise jusqu'au bout récemment- d'un ouvrage -thèse de doctorat- d'une rare érudition -comme un vade-mecum de la classe universitaire ici, et de la classe politique à la fois- d'un impressionnant appareil de références accompagnant, style, verve et qualité littéraire du plus haut niveau en plus, sur l'ensemble de la littérature catholique belge dans toute la période d'entre-guerres

D'une chercheuse belge (hors de tout soupçon), si profond et pertinent dans beaucoup de ses réflexions que moi -ancien prêtre catholique -et de par certaines allusions univoques telles qu'à la vie de bohème (sic) ou aux "électrons libres" et j'en passe)- ne pus pas moins de m'y sentir visé et d'y voir une sorte de règlements de comptes, sinon avec le passé individuel de l'auteure (qui sait? Je n'en sais rien), mais sí par rapport a son passé collectif, du fait de sa nationalité (belge) 

Des comptes d'une guerre civile européenne (sic), travestie hier comme aujourd'hui -tel que l'avait dénoncé Dominique Venner dans l'un de  ses derniers ouvrages- en guerre de religion. Protestantisme et libre-pensée, de mèche tous les deux face à un catholicisme dénigré en bloc, sans nuances ni distinctions et -cela va de soi- tourné (convenablement) en dérision. Car la mise en accusation -à titre de complicité directe ou indirecte ou de compagnonnage de route du nazisme et de la Collaboration- de panels entiers de l'Histoire littéraire belge et de culture contemporaine (presque tout entière) tels qu'on voit se dérouler au fil de ses pages, m'invitent (on ne peux pas moins dire) à relever un pareil défi. Et c'est dès le début de ce parcours ou de cette dérive, qu'on est en train de le voir ainsi.  

Et c'est à partir de "Durendal", la première revue littéraire de l'histoire belge, objet d'oubli flagrant-et pour quoi?-  dans le cours "Catholicisme et Littérature" que j'avais suivi à l'ULB -Institut des Religions- fraichement débarqué en  Belgique. C'est peut-être que la ficelle était trop grosse d'y voir dans cette revue pieuse, un peu bondieusarde (peut-être), historiquement pleine d'intérêt nonobstant et d'un indéniable haut niveau littéraire à la fois -tel que je le découvre quelque peu ébahi maintenant-, d'y voir donc le point de départ de cette dérive à laquelle je fais allusion, qui amènerait tout droit vers le  rexisme et la Collaboration (*) D'où que cet énigmatique silence s'apparente par trop à une montre de pudeur. Analyse marxiste d'histoire de la littérature -marque Hobsbauwm-  sociologie du métier d'écrivain accompagnant, mais vraiment! Au point qu'on dirait que l'auteure en prend de la graine (à profusion) 

Là où le catholiques et le catholicisme -le catholicisme à la belge du moins, au sens non seulement religieux et ecclésiastique, mais culturel également- figure dans le camp des perdants (de naissance) et des vaincus of course. Cloué au pilori au sens propre et figuré- dans la personne du repoussoir attitré ici -après le Duc d'Albe- savoir Léon Degrelle. Avalant ainsi en même temps les plus grosses couleuvres, telles que celle de montrer le catholicisme -pratiquant, aussi bien que de naissance- de rexistes les plus voyants -a commencer par le "beau Léon" (*)- tels que José Streel, ancien louvaniste (brillant) et condamné à mort -en appel de sa peine d'emprisonnement, quelle correction! (...)-  et exécuté (sans pitié) pour délit de presse (savoir de "mal-pensance") à la Libération (...)

Ou se laissant aller si loin dans sa passion de vindicte partisane et politique jusqu'à  pourfendre des personnalités du plus haut envol tel que Pierre Nothomb, quitte au risque d'abattage ou de jeter le discrédit  en même temps sur l'ensemble de la classe politique belge d'alors (et de leurs illustres descendants dans  la Belgique d'aujourd'hui) 

 (*) Un fil conducteur qui allait de Maurice Barres à Charles Maurras (point de passage obligé bien évidemment), en passant par des "maitres du dehors" (pas des catholiques, ni nationalistes non plus), tels que Psichari, petit fils de Renan, et de ce dernier même. Jusqu'à (last but not least) Robert Brasillach. Point. En y ajoutant tout de même deux noms de chrétiens (sic) -non catholiques mais quelque peu compromettants (ou compromis)- tels que Paul Desjardins -Union pour l'Action Morale, et Décades de Pontigny (1922-1939)- et le russophile (et ami de Paul Bourget) Melchior de Vogüé (prononcé, tel que le professeur nous faisait remarquer, quelque peu amusé, avec un u. Mais pas un mot -j'en suis formel- de Durendal. Pour quoi?

 (*): ".../...Rex étant une dissidence catholique" (op. cit. p.  94)

 

 

 

 


samedi 8 juillet 2023

DEGRELLE (5)


 

Degrelle et moi. Oui, pour quoi pas poser la question ou le problème de cette façon? Un problème d'ordre personnel, celui que me pose la figure et la mémoire de Léon Degrelle, qu'au bout de plus de trente ans de séjour mi-consentant mi-forcé par les circonstances -que tout le monde connait-, je commence maintenant à peine à réaliser. Elle m'a interpellé -et pas du tout "évité" d'après le joyeux canular de Robert Joly (in memoriam), professeur à l'ULB (*)-, mais elle m'a aussi subliminalement (et combien!) pesé lourd dans l'ombre furtive -d'un silence (de mort) et une paix (de cimetière)- du quartier qui fut le sien -avenue Molière où j'ai habité dans le trottoir d'en face sans le savoir le moins du monde, quelques numéros seulement décalés-, et c'était dès que la nuit arrivait dans ce quartier ("chic" auparavant -facile à deviner-désormais hanté) (...qu'on devinait facilement en effet, pleine de vie et de joie de vivre "alors", tant d'années déjà passées) Et c'était dans la nostalgie toxique, maladive dont je me sentais submergé de retour de mes visites de dimanche à Ostende, des années retenues même en filet à la vue de la baie et la filière de navires scintillant la nuit en long et en large, image du temps écoulé, qui ne finissaient pas de disparaitre dans l'horizon de mes pensées. Années (trente et) quarante où tout fut possible! Les années folles d'une nouvelle belle époque -ou je n'étais pas encore né-, que furent les années DEGRELLE, autant dire les années TINTIN ("son copain") et de son créateur HERGÉ. Et par là je ne nie (absolument) pas le droit de certains à les retrancher pour de bon de leurs mémoires, sans nous nier pour autant aux autres le droit de les garder dans notre mémoire à nous toujours vivante. Voilà une ébauche d'un compromis à la belge, né et ruminé au bout de mon long parcours du coté Sud de ces Pays-Bas. De deux cotés de la barrière linguistique, et par là, cette réflexion par écrit s'achemine tout doucement vers sa fin. Degrelle, un wallon francophone qui eut de l'audience en Flandres, qui me le saura nier? Un autre fait d'époque de ces fols années (40) où tout paraissait s'assembler, le bon et le mauvais. Ce qui me vient fatalement à l'esprit  en apprenant cette triste nouvelle -chargée de noirs augures ma foi!, et semant des vents de scission et de discorde-, dans un camp de jeunes (flamands)  à Bouillon justement, au bord de la Semois, une contrée peuplé de cendres, ce que certains semblent vouloir conjurer à tout prix -l'agression lâche y compris- aux prises par la force des choses avec un fantôme rescapé de la nuit des temps, et symbole d'unité. Phare d'unité, des Wallons et des Flamands, la mémoire de Léon Degrelle!

 

(*): "Dieu vous interpelle, moi, il m'évite" disait-il souvent à ces étudiants en Histoire du Christianisme, ce farceur sans remède, d'un air coquin. Professeur dans l'âme, Robert Joly, libre-penseur dans la tête, et ouvert (et vrai) tolérant de cœur

 

mercredi 5 juillet 2023

DEGRELLE (4)

Catholique belge, "à la belge", Degrelle, comme nous l'avons estampillé ici précédemment. Autant dire "qu'à la française" également. Ou plutôt catholique d'Action Française, qui n'est pas tout à fait la même chose rétorqueront du coup ici certains. Et on ne peut mieux dire, car si le leader rexiste fut leader et fondateur de son propre mouvement (REX) et de son propre journal "Le Pays Réel, ne fut pas moins la cause première de damnation du mouvement nationaliste et royaliste  -français -ensemble avec son leader et son journal-. ce qui n'a jamais été suffisamment pointé du doigt en Belgique notamment, et ce que nous allons exposer ici de façon brève et succincte, autant que le permet un sujet si crucial. Car le vrai détonateur de la condamnation ce fut la dénonciation auprès de la hiérarchie ecclésiastique française, de la part d'un avocat catholique belge, Fernand Passelecq -francophone et d'origine flamande tel que son nom indique-, à la fois alarmé voire scandalisé de la vraie ébullition qu'il voyait parmi la jeunesse belge d'Action Catholique, où s'agitait le leader rexiste, dévot partisan au vu et au su de tous de Charles Maurras, reconnu celui-ci dans une enquête journalistique alors, "maître à penser" de la jeunesse catholique belge.  

Et un pareil tracas nous fait sans remède penser à l'histoire -"une histoire de l'histoire" la sous-titrait l'écrivain catholique francais Jean Madiran-, de "la Sapinière" nom d'emprunt du Soladitium Pianum, une société secrète (ecclésiastique) de dénonciation anti-,moderniste autant dire anti-allemande également- opérant dans l'Eglise sous le pontificat de Saint Pie X à la veille de la Première Guerre Mondiale, et découverte -dénoncée et démantelée- par initiative d'un catholique flamand, De Jonghe, ministre des Colonies plus tard et professeur à l'époque à l'Université Catholique de Louvain. La dénonciation de Fernand de Passelec fut suivie d'un mouvement de réactions en cascade a tous les niveaux de l'institution ecclésiastique monde à travers, débutant par la célèbre lettre-encyclique de Paul Andrieu, cardinal archevêque de Bordeaux (25 août 1926), qui trouva un écho immédiat chez le cardinal Mercier primat de Belgique, servant le tout de prélude a la condamnation pontificale (20 déc.1926), par laquelle le journal était mis dans l'Index  ainsi que les membres du mouvement et les lecteurs du journal, de même que sept des ouvrages de Maurras, dont certains étaient de nature strictement politique, tels que "Trois idées politiques", "La Politique religieuse" et "Si le coup de force est possible" (...) 

Le caractère politique voire de politique/religieuse -en expression chère a Maurras, de son propre crû- se vit accentué en Belgique du fait de la rivalité à l'échelle politique et électorale du mouvement rexiste avec le Parti Catholique (sic), seul cas connut au monde de ce mode de désignation d'un parti politique, qui ne faisait que souligner et accentuer le caractère atypique  et exceptionnel de catholicisme belge sur la corde raide -celle, en somme, du magistère ecclésiastique après la Révolution-, depuis sa naissance lors de l'indépendance de la Belgique- entre l'ultramontanisme et le catholicisme libéral- savoir, entre la protection canonique et toutes les bénédictions possibles et imaginables -et nihil obstat(s)- dont finit par jouir ce dernier, et la persécution déclarée, la mise à l'Index et excommunication ('latae" ou "ferendaei sententiae) des réacs "avant-la-lettre, soit des intégristes. Ce qui fait revêtir Degrelle, -tout ce qui précède, comme d'une glace où je n'aurai moi-même guère de la peine à m'y trouver- et c'est de tous les  traits d'un homme persécuté. Victime de persécution canonique, Léon Degrelle, la plus sinueuse et toxique des persécutions et je sais de quoi je parle, en effet. 

Ce qui explique tout, et sans quoi rien ne s'explique, ni de la trajectoire subséquente de Maurras , ni de celle de Leon Degrelle. Victime du catholicisme, le leader rexiste, du catholicisme à la française, et je me sens dans le devoir de m'expliquer. Car Ernst Nolte, son premier volume -consacrée à Maurras et à l'Action Francaise"- de sa trilogie "Le fascisme et son époque", il le le clôt -au sujet de la condamnation pontificale du mouvement royaliste et nationaliste française- avec une observation non dénuée de sens ma foi, et en guise de regret. Et c'est lorsqu'il se demande pour quoi ne lui valut-elle pas (à Maurras) la célèbre expression de Henri IV -protestant converti au catholicisme à l'occasion- "Paris bien vaut une messe"? (Savoir sa soumission -aveugle- aux diktats du Vatican et ses dicastères, d'une puissance et d'une influence majeures) 

Ce qui valut néanmoins (de son temps)  l'affrontement entre la France et l'Espagne catholique -dans la guerre des Trente Ans principalement-, offrant ceci toutes les apparences d'une (nouvelle) reprise des guerres de religion. Pris ou prisonnier d'un même dilemme -celui du catholicisme français- le catholique ("a la française") Léon Degrelle

lundi 3 juillet 2023

DEGRELLE (3)

 


Dans son roman "Zwart en Wit" ("Noir et Blanc"), ayant comme toile de fond l'occupation allemande en Belgique -zone flamande- pendant la II Guerre Mondial et la répression qui s'en suivit (vers la fin) , son auteur, belge flamand, Gerard Walschap (professeur un certain temps après la guerre à la VUB, s'il vous plait) dénonce âprement le fait grossièrement discriminatoire à ses yeux, du pourcentage à la majorité écrasante de belges flamands accusés du délit de collaboration, d'extraction catholique, en comparaison avec ceux en provenance d'un back-ground sociologique et familier de gauche, laïque, libre-penseur. Se concentrant en effet sur les premiers les dossiers de répression et la plupart des condamnations à mort. Et dans le roman "Le Nom de la Rose" le personnage de l'Inquisiteur vantant à son tour la sagesse de l'Église, affirme plein de verve et cynisme (clérical) "qu'Elle a tout le temps devant Elle", ce que semble bruyamment confirmer la façon (brillante) dont elle s'en tira -et ce fut de son rôle et de ses agissements notamment sous l'occupation- à la fin de la II Guerre Mondiale, Et parmi tous les pays catholiques d'Europe, la Belgique semble le confirmer tout premièrement. 

Et c'est dans la personne du cardinal Van Roey, son primat, dont tout se passe dans l'examen de sa trajectoire comme s'il voulait se faire pardonner sous l'occupation la rivalité que fut la sienne -sur le plan de la politique religieuse- dans l'avant-guerre avec le mouvement rexiste et son leader, et notamment son célèbre "coup de crosse" dont Degrelle se plaignit amèrement, savoir la mise en garde de ses ouailles -au nom du magistère et de l'obédience due aux commandements de l'Eglise (et aux injonctions de ses pasteurs)- sur sa lettre pastorale lue en chaire par tous les curés contre la candidature de Leon Degrelle face au candidat du Parti Catholique, le premier ministre Paul Van Zeeland, en pleine campagne électorale.  Dans une rivalité au relent très fort -vue avec perspective suffisante et du dehors dans le regard- de cléricalisme, d'opportunisme flagrant et last but non least, de flamingantisme, savoir de francophobie et de nationalisme/flamand.  Mais aussi, ce fut le cas d'autre figures ecclésiastique du plus haut relief comme celui de Léo Suenens, cardinal primat successeur de Van Roey, confesseur attitré de la reine Fabiola, et astre majeur (nota bene) de "l'aile marchante" des pères au Concile Vatican II. N’empêche qu'il fut administrateur (sic) nota bene de l'Université Catholique de Louvain pendant l'occupation. Point. Tout se passe donc -devant un bilan si révélateur- comme si l'Église-institution en Belgique avait trouvé dans la personne de Leon Degrelle son bouc émissaire de prédilection. Et que dites-vous -j'entends déjà mes détracteurs- du rôle et du sort de maintes ecclésiastiques aux rangs de la Résistance, cibles de la persécution et des représailles de l'occupant allemand? 

Loi de guerre. Dura lex sed lex. quitte à prêter ainsi  le flanc aux accusations de  cynisme que je dénoncais précédemment. Y eut-il des ecclésiastiques parmi les victimes des opérations de represailles au Ardennes pendant la célèbre bataille lors de la (courte) reprise de territoire par les allemands? Que des racontars pour la plupart. Du dédouannage opportuniste et lache, faute de preuves. Sur le dos de Léon Degrelle, bien évidemment. Œuvre ou à charge de ses camarades et partisans? Loi de guerre également, le règlement de comptes, en vengeance martiale,- de la mort assassiné de l'un de siens, son frère, pharmacien (*)- comprise et honorée et reconnue depuis toujours dans les codes d'honneur et de l'éthique militaire. Des curés dans la Résistance? De l'exception belge, pas plus que çà. En chiffres incomparablement inférieures à celle de leur présence de l'autre coté des lignes de tranchées. Le Front de Indépendence? Encore plus minoritaire et exceptionnelle, fournissant néanmoins le précédent indispensable -et l'image ou le modèle (à suivre), savoir des curés en soutane mêlés à des tueurs- du compromis historique ("a la belge"? ) catholique-marxiste qui serait la règle partout dans l’Église suite au Concile et ses lendemains. Leon Degrelle, bouc émissaire, dans la vie et dans la mort, jusque quand? Qu'en est-il alors du pardon et de la réconciliation inlassablement prêchés -pendant son pontificat interminable- par le pape polonais, Jean Paul II? M

 (*) modus operandi de prédilection, de la Résistance en Belgique, l'abattage à la mitraillette des pharmaciens dans leurs comptoirs? On le dirait vraiment, tant il me vient à l'esprit un autre cas connu par des bons amis, de leur père -et grand père d'eux- abattu de cette façon-là dans sa pharmacie au coin de l'avenue Koekelberg et la chaussée d'Anvers, qui se dressa longtemps en témoin silencieux, en solitaire, tel qu'un doigt accusateur  au milieu d'un terrain à bâtir, resté vague des années et des années durant. C'est ce qui m'y venait fatalement à l'esprit en passant à chaque fois. Sans esprit vindicatif aucun, ceci dit. IN MEMORIAM. Et en signe d'amitié -et fraternité-, seulement

Modus operandi bis, de ces hommes de main -des simples tueurs?-, le tir de nuit dans le dos? C'est ce que laisse à penser la mort de Paul COLIN, à Ixelles, sur le pont "Fraiteur" -du nom de son tueur- vraisemblablement depuis la colline qui surplomb le pont. Accusé de mouchardise sans preuves, sur des supputations fausses et mensongères -de cour de prison, j'en connais, ils s'en doutent, mes lecteurs (...)- et sur l'ordre "d'un comité de lutte (intellectuelle) contre l'occupation" basée a l'ULB (s'il vous plait)  Il était critique d'art hors pair, et dirigeait le (filo/nazi) "Nouveau Journal" et une autre revue, "Cassandra", du plus haut niveau littéraire et culturel, sous l'occupation. Sa vraie faute au fond? La moustache hitlérienne qui le perpétue -couvert d'infamie- dans la mémoire des gens (sans besoin d'aucune autre preuve encore) 

Au tir dans le dos eut droit aussi un sous-officier allemand en uniforme de la part du (dit) "colonel Fabien" ("Frédo"), ancien des Brigades Internationales en Espagne, au quai du Métro, à Paris (Barbes-Rochechouart)  -21 aout 1941-, ce qui déclencha la spirale de violence  attentats représailles- et en somme la Résistance armée. Mettant ainsi fin à ce que ne fut (Claude Autant-Lara díxit) que "le bon temps"

dimanche 2 juillet 2023

DEGRELLE (2)


 

Degrelle, le nazi/catholique Degrelle, fut tout d'abord un pur produit du catholicisme belge, "à la belge". Et non pas espagnol, quoiqu'il trouva refuge là-bas précisément. Ceci dit malgré la tendance à l'amalgame facilement détectable (à n'en point douter) parmi beaucoup des lecteurs de ce blog. Et prouve et illustre ce que je viens de dire -sonnant fatalement à boutade aux oreilles de certains hélas-  le chapitre tout sauf banal de son engagement chez les cristeros mexicains au point qu'il s'en alla là-bas tout jeune et tout au début de sa trajectoire  (sous le nom de guerre de Danton) En tant (nota bene) que reporter du "XXe siècle", journal d'obédience catholique, dirigé par le père Picard. Tel que je me plais de l'expliquer ici à l'attention de mes lecteurs. La guerre des Cristeros -1926-1929- , la Cristiada, comme l'appellent certains, fut une insurrection armée de la grande majorité des catholiques mexicains au nom (sic) de la liberté religieuse, et patronnée avec tous les "nihil obstat" et bénédictions par l’Église catholique belge, bénie et incitée même par l’Épiscopat dans sa première phase tout au moins- et dont le principal foyer -véritable alma mater de l'!insurrection- se trouva a l'Université catholique de Louvain où étudièrent des principaux leaders cristeros -tel que le padre Pro (*) La célèbre université catholique belge fut en effet matrice spirituelle et intellectuelle de l'insurrection, de par son mouvement d'action catholique, de jeunesse, et de par les liens étroits de ce dernier avec sa branche mexicaine (ACJM), nerf principal de la rébellion. Et l'équivoque caché sous ce terme de "liberté religieuse" -tel que le mit en lumière la dissidence catholique traditionnelle, ou traditionaliste, à l'occasion du Concile Vatican II, au sujet du document conciliaire "Dignitatis Humanae"- fut  l'origine, en tant que racine première, de l'échec de l'insurrection cristéra, voire de sa tragique défaite en guise de sanglante colophon: ce que signifièrent les soi-disant Arreglos (compromis, accord) entre le gouvernement mexicain et certains membres de l'épiscopat -sous pression directe nota bene de l'ambassade des États Unis)-, qui scellèrent la fin de la guerre civil en mettant fin à l'insurrection, au nom de la liberté religieuse justement, et ce fut de par la réouverture des lieux de culte et la reprise de ce dernier, interdit par le gouvernement mexicain jusqu'alors. Ce que la majorité des cristeros interprétèrent (tragiquement) à leur tort comme un gage ou signe du triomphe de leur cause,  qui se solda en échange -en choisissant ainsi ces derniers la voie de la démobilisation- par une violente, voire barbare répression, et l'élimination physique de ces dirigeants d'un prime abord. 

Pendus ces derniers -en servant ainsi de leçon- des postes de télégraphe tout au long des principales voies routières dans les états les plus marqués par l’insurrection, ce qui servit de toile de fond du roman "El páramo en llamas" de Juan Rulfo, best-seller de la littérature en langue espagnole et titre emblématique du "boom latino" des années 60, qui jouit de mondial succès et extraordinaire répercussion. Et ce qui fut précédé d'une vague de protestation de plus en plus violente des catholiques militants empruntant même la voie des attentats, ayant ceux-ci notamment pour cible privilégié le président Alvaro Obregon, de par son anti-cléricalisme belligérant et sa condition de franc-maçon.  Et en tout cela, Degrelle tout jeune, alla s'y jeter en feu et en flammes au nom de sa foi catholique, sous la caution suprême du catholicisme romain et de la Tradition. Tout en restant (strictement) sur ces entrefaites au sein d'un courant de pensée anti-moderne, anti-Lumières -toujours donc dan l'ordre de la (libre) pensée- , qui allait déboucher (fatalement) pour beaucoup des catholiques, sur la Collaboration

(*) Padre Pro (Miguel Agustin) fut un ecclésiastique mexicain proche du mouvement cristero, accusé de complicité dans un attentat failli -pour compte (nota bene) de la Ligue de Défense de la Liberté Religieuse- contre le futur président Alvaro de Obregón, candidate à a présidence alors-, que le président Calles ordonna fusiller sans jugement préalable, à la veille du déclenchement de l'insurrection. Il fit des études à l'Université catholique de Louvain et vécut dans une communauté de pères jésuites à Enghien (1924-1926) jusqu'à un an avant sa mort. Dans sa correspondance, il se réfère à la Belgique comme sa mère, et à l'Espagne comme sa "grand-mère" (seulement) (...)  Il est objet de culte (de martyrologe) chez les catholiques mexicains et fut béatifié (en 1988) par Jean Paul II

vendredi 30 juin 2023

DEGRELLE (1)


Damnatio memoriae. Une peine enregistrée dans l'Empire romain -frappant même la figure de certains de ses empereurs- de retour aujourd'hui en se glissant comme en catimini sous les voiles du non-dit dans la vie politique belge telle une menace latente plus qu'une réalité, planant comme épée de Damoclès sur tous et bien particulièrement sur ceux qui se croient dans le devoir de maintenir vive la mémoire historique sur des périodes et des épisodes livrés toujours à la polémique et à la voracité des chercheurs (et des chercheuses), se référant à la I et à la II guerre mondiales notamment. Et aux figures qu'y jouèrent un rôle du premier plan, et parmi elles, dans la tête et l'esprit de tous mes lecteurs, se dresse en invité muet silencieux (convidado de piedra) le tonitruant et charismatique chef rexiste, Leo DEGRELLE. Remuer le passé, raviver les plaies, ce dont moi et mes amis accusons les partisans de la mémoire des vaincus de notre guerre civile? Me sauver moi même plutôt, me racheter de l'ignominie et l'infamie où je me vois condamné tel que le prix de péage de mon séjour en Belgique d'une exceptionnellement longue durée. Et c'est arborant le drapeaux ou les drapeaux plutôt, que ce dernier avait brandis, ceux-là du moins se dressant toujours bien hauts -et propres- tant d'années passées. Et je me sers de fil conducteur d'une biographie théoriquement à sa décharge, de la plume de quelqu'un qui lui fut très proche, tellement proche que on se demande au fil de la lecture s'il s'agit -au lieu d'une plaidoirie en bonne et due forme- d'une réquisitoire voire un règlement de comptes plutôt, tellement ces pages semblent empreintes d'un besoin proprement existentiel de prise de distance, en somme de se dédouaner au dessus de tout. Prises néanmoins toutes ces supputations qu'y sont versées comme argent comptant chez les chercheurs et les organes le plus autorisés en documentation et en études historiques, de prés ou de loin lui concernant, sans besoin d’ultérieures explication ou de preuves. Comme une double ou triple peine, voire ad infinitum, celle relevant d'une mémoire damnée en effet. 

Manière de gommer ou d'effacer dans les mémoires de ses contemporains et compatriotes et des descendants de ce derniers, la facette cachée, a coté de celle de leader et de combattant, celle de martyr et de persécuté, en somme d'homme souffrant. Dans sa personne et dans ses plus proches: ses parents morts d'un âge très avancé en prison, son frère handicapé tué dans un attentat de la Résistance au compteur de la pharmacie -que paisiblement, il desservait- dans leur lieu natal à Bouillon-, sa fille ignoblement harcelée et persécutée à la fin de la guerre, et son fils unique même, mort en accident de circulation dans leur exil espagnol, comme si le Destin voulait pour sa part achever la tache sur lui, en justicier et vengeur. Ce qui ne vient qu' a illustrer en somme le caractère unique, exceptionnel, atypique qui est celui de sa figure et de sa trajectoire a coté de tous les leaders ou chefs de mouvements de l'Ordre Nouveau. Au point que sa figure s'agrandit au bout des années, à l’extrême de se dresser de nos jours en témoin voire évangéliste (sic) de la mémoire des autres/vaincus de l'autre guerre civile, savoir la guerre civile européenne d’où la clé de ce damnatio inflexible et de l'acharnement dont il se voit en Belgique encore aujourd'hui l'objet.  

Un pays catholique et (à son insu) hispanique  par dessus le marché, ce qui nous fournit la clé de l'énigme qu'entoure la figure de Degrelle. D'un leader catholique hors de tout soupçon faisant figure d'exception parmi tous les autres leaders de l'Ordre Nouveau. Et c'est ce qui ressort d'un prime abord de la biographie à la quelle je faisais allusion. Et c'est le besoin dont l'auteur fait preuve de crucifier, savoir clouer au pilori d'une mémoire damnée, et de stigmatiser le leader rexiste au nom ou pour compte de la religion. Là où je me sens honnêtement dans le devoir d'ajouter ma voix au chapitre, pour des raisons faciles a discerner chez mes lecteurs. Bien évidentes ou a la vue de ces derniers certaines d'entre elles, filtrées et d'un éclairage plus laborieux que celui d'autres, au point d'avoir besoin d’être éclairé moi-même d'un prime abord, et c'est dans un procès de prise en conscience semblable ou en parallèle à la mémoire de la Collaboration enfouie et non moins vivace et présente au sein du courant catholique traditionaliste français tel que j'eus l'occasion de le constater et mesurer dans toute sa profondeur et sa portée, mes années au séminaire d'Ecône, et à la aide également de figures emblématiques de ce courant quoiqu'en marge de l’œuvre de Mgr Lefebvre, qui en faisait figure de père fondateur. 

Et je pense en particulier a l'Abbé de Nantes que j'avais connu personnellement dans sa communauté de Saint-Parres-les-Vaudes -prés de Troyes-  l'été 1974, à quelque mois de mon départ pour le séminaire traditionaliste, et avant sa rupture (définitive) avec l’archevêque rebelle et au début de la rupture avec le Saint-Siège de ce dernier au bout d'une voie de dissidence jalonnée par la suspension "à divinis" sous Paul VI et achevée sous son successeur Jean Paul II par ia peine d'excommunication. Sans mes années à Ecône on n'explique pas, c'est vrai, l'ensemble de ma trajectoire et en particulier les étapes et jalons plus polémiques et éclatants de cette dernière. Mais sans la gravitation qu'eut sur elle et sur moi-même la figure de l'abbé récalcitrant, non plus. Quelqu'un, au contraire de Mgr Lefebvre -tombé celui-ci du bon cote, de celui des vainqueurs, après la guerre, en mémoire de son père partisan de l'Action  Française, et engagé dans le sillage de celle-ci du coté des alliés les premiers jours de la guerre et d' l'occupation, et suite à cela mort -de mort violente- en déportation ce qui lui valut à son fils le titre de compagnon de la Libération, et ce qui explique le rôle d'arbitre suprême qu'il joua a sein de la mouvance traditionaliste, née bien avant qu'il n'en prenne pas la tête, et sans non plus  rien lui devoir, ce que l'Abbé de Nantes n'hésita pas a lui reprocher.  Ce dernier lesté en échange par son passé compromettant -dont il ne faisait aucun secret d'ailleurs- aux Chantiers de la Jeunesse sous le régime de Vichy, ne faisait pas le poids -sur le plan de la politique religieuse- face à l’archevêque rebelle, mais son indéniable présence dans l'orbite de ce dernier illustre au mieux le compromis aussi tacite fut-il (ne relevant que du non-dit) de la Mémoire d'une "Résistance de droite" -incarnée par l’archevêque- et celle de la Collaboration que l'abbé de Nantes représentait a juste titre à mes yeux. 

Tel que je me sentis moi-même dans le devoir de conclure à la vue de sa trajectoire de ce dernier et à la lecture de certains de ses écrits à titre de temoignages autobiographiques dans l'édition en espagnol de "La Contre-reforme Catholique au XX siècle", dont il fut directeur et fondateur. Comme lorsqu'il évoquait la profonde déception subie devant la réponse de l'un de ses supérieurs ecclésiastiques chez qui il était aller se confier devant les attaques -vers la fin de la guerre, à la Libération- dont il voyait le maréchal Pétain l'objet. "Il avait trompé le peuple", se vit-il vertement riposter. Ce qui lui sembla le meilleur échantillon d'une attitude -lâche, opportuniste, clérical tout court- de double jeu que fut à partir de là cible préférée de son combat, et leitmotiv de sa révolte jusqu’à la rupture avec le Saint-Siège, au nom de la Tradition. 

Ce qui rejoigne fatalement à mes oreilles ce que j'entendis de la bouche même d'Umberto Eco -hors de tout soupçon- lors d'une conférence pour des universitaires à Bruxelles, fraichement arrivé moi-même ici, lors qu'il relia le nazisme à une Tradition primordiale (sic) Ceci en parallèle aux déclarations retentissantes de Martin Heidegger publiées en "Der Spiegel" seulement après sa mort où il relia le national-socialisme à "la tradition philosophique" (a son tour) Ce qui explique l'épais tabou entourant -et de la peine de mémoire et peine de mort accompagnant (post mortem), jusque aujourd'hui, s'il vous plait, la figure du nazi/catholique (sic) -si je peux m'exprimer ainsi- qu'offre aux générations futures Leon Degrelle  

 (a suivre)  

mercredi 21 juin 2023

LA BELLE ÉPOQUE (DU GÉNÉRAL)

 

 


 

Rien à faire. L’Éternel (de l'Eternité) -qui faisait frissonner d’allergie invincible ce prof libre-penseur (éternel dans mes souvenirs, c’est vrai)- IL EST (id est), et belle et bien existe (à jamais!) C'est la première idée qui m'est venue à l'esprit en écoutant bouche bée (et larmes chaudes à l'appui, à quoi bon le cacher?) la mélodie  -de mes années adolescentes- mettant fin au film qui empruntait son titre à la chanson éternelle. Pour quoi? Procédure très fréquente dans l'industrie cinématographique ces derniers temps, a ce que l'on voit. Mais il y en a encore quelque chose, à ne pas en douter. L'éternité (sic) d'un même état d'esprit, jeunes et adultes et les enfants même, et d'une situation nouvelle , qui le restera  au bout des jours. Années soixante, époque éternelle, belle/époque. Jusqu'en 68 (et je n'entre pas en discussion bien entendu) Ou est-ce par hasard que ces deux chansons -d'une et même époque!- soient resté dans mes tympans (à jamais?) France éternelle, que dis-je, éternité du charme français! De la femme française -Sylvie, France (...)-, blonde  de préférence, et l'avouant de vive voix ou par écrit, que sais-je, le seul moyen de nous en voir -de m'en voir, moi, Espagnol- libres à jamais? Mais encore plus profond, plus inéluctable c'est la mise en valeur de la Culture (en majuscules)  que cette explosion de musique du peuple, de la foule, vint réhabiliter- de la France éternelle, de l'éternelle chanson/française, de sa douceur éternelle, d'une nouvelle/époque où l'on riait et l'on chantait et, comme je lisais hier dans ce temoignages de la mémoire visuelles que son les commentaires des discussions digitales, des réseaux sociaux, "où l'on dansait comme des fous dans une chambre, dans un garage, et on se bécotait dans le noir" (également comme des fous) Culture, Musique et Poésie allant de pair, populaires et élitistes à la fois, le grand scandale ma foi! Le secret de leur force, de leur accroche, tant d'années déjà passées, des années 60, époque dorée. C'est ce que l'on sentait et l'on ressentait comme une lubie, comme une obsession dans la presque totalité de commentaires (déjà vieux, en alluvion) du vidéos en question. Leur coté relâché (d'un engranage quelconque) et bénévole en même temps, bourgeois ou petit bourgeois, libre et désengagé, qui sait? France d'une nouvelle belle/époque? Peut-être mais ce qui est sûr c'est qu'elle portait un nom -d'emprunt ou vrai- sur tout autres, celui du chef d’État, qui sur elle et sur ses rires et ses espoirs ses joies et ses tristesses attentivement veillait. Celui -dont le nom est dans l'esprit de tous, savoir du Général -le Grand Charles- qui marqua son pays et son époque (de deux cotés de Pyrénées?). D’où le mystère de son secret. Entre la Grandeur et le Néant (De Gaulle, Dominique Venner díxit) Entre la gravité des affaires d’État et de la Politique (sacrée), et la plus pure et -gratuite- et frivole banalité. Et sous les airs de la chanson éternelle. "Je serais la plus belle, la plus belle pour aller danser"

mardi 13 juin 2023

PHILIPPE OU HABIB, DILEMME TRAGIQUE Á L'ÉCRAN

 


Fable ou exorcisme plutôt, "a la belge", ce film à grand succès, et c'est de ce casse-tête identitaire -chrétien, musulman?- qui menace à tout moment d'exploser et avec lui de tout emporter, et depuis un moment déjà. Et bien réussi et bien fait, de par le choix du personnage du premier rôle pour commencer. Un acteur français -et bien français malgré le coté italien de son nom, et précisément pour ca?- qui se prête -et se prête fort bien- a jouer l' Arabe -ici le Marocain- de service, et dans la vie, et aussi dans la mise en abime, soit dans le film également. "Une quelconque ressemblance avec le réel, de la pure coïncidence?" titraient certains films (de la Paramount) dans l'Espagne d'autrefois. De l'humour et de  la poésie sans d'autre prétentions, à une exception près tout de même, et c'est celle de la toile de fond historique -d'histoire de religions à proprement parler- celle du rapport -incontestable à maintes points de vue- entre la reforme franciscaine (et l'Islam), et le rêve franciscain du Poverello, de pauvreté radicale, de contacte avec la Nature, jour et nuit (à la belle étoile), et pari passu de la fin d'un cycle et de la mort d'un idéal (alors déjà obsolète) de la Croisade -et celui de la "Reconquista aussi ?, dilemme fatal-, et celle d'un rêve encore plus tenace,  celui de paix (et amitié) avec l'Islam (....) (*) Une "schizophrénie" donc, et dans la tête de premier rôle, et dans celle du réalisateur du film (comme le suggèrent certaines critiques de spectateurs), poussant celle-ci néanmoins ses racines au plus profond de notre histoire (commune), ma foi? Et malgré tout ça, c'est un film agréable à voir. Pour quoi? Exorcisant nos craintes à base de poésie et d'humour à la belge aussi "joyeusement décalé" fut-il? qui lo sa? Entre Habib et Philippe -du nom d'emprunt au nom réel-, entre les loups et les agneaux (je veux dire les moutons), entre le père (touchant) marocain qui se demande à la veille de sa mort, de ce qu'il est venu faire dan ce pays-là, et la sœur qui sait par contre se débrouiller elle-seule (et comment?), le psychodrame de l'immigration -en masse-, voire la tragédie -pour eux autant que pour nous- (nous) est étalée en grand à l'écran, ayant comme toile de fond le quartier de Molenbeek, celui qu' Eric Zemmour voulait bombarder (sic) Comme par hasard? France et  Belgique, vérité en déca, erreur au-delà? (díxit, de l'Espagne, Pascal)

L'Antechist", Frédéric Nietzsche (n°60)

lundi 15 mai 2023

RENAISSANCE DE LA TRAGEDIE AUX STATES?


 

James Ellroy dépeint au fil de ses romans en noir -ayant de toile de fond la vie quotidienne de la société nord-américaine-, un pays? le sien, les États Unis, peuplé de gens curieux -à la limite du voyeurisme- morts d'envie de tout savoir sur leurs voisins le plus proches, ce qui rejoigne quelque peu ce fresque du même pays offert dans un film à succès hier dimanche en salle au centre de Bruxelles, d'un personnage en proie à tous les fantasmes et paranoïas, à l'image de son propre pays on dirait, règne de l'absurde -de ce qué l'on voit dans le film- à la mesure de l'absurde -très yankee parait-il- de ses décors et ses scénarios. Et avec cela on entend pallier âpres coup (un peu) le sentiment dominant chez les spectateurs à la sortie du film qui en témoignent dans les réseaux sociaux- de n'en avoir "rien compris". Ce qui nous dévoile nous par contre -a la limite de la plus radicale de dystopies- ce qu'elle était pour nous, cette image d’archétype collective et subliminale à la fois, d'utopique et de paradisiaque -bien ancrée dans notre conscience et notre mémoire collectives d'occidentaux-, celle du Big Brother, les États-Unis. Et c'est avec ce sentiment prégnant de brutal éclairage, voire de dépossession qu'on sort de la salle, et c'est ce que presque aucun des spectateurs -il est fort à parier- aura réalisé après tout, d’où leur désarroi et leur perplexité. Des gens curieux, les citoyens USA, paranoïaques, et hypocondriaques (pour la plupart) au surplus. Le tout avec une touche de désespoir ambiant, illustrée au plus haut point de par la silhouette et le profil quelque peu monstrueux de ce personnage du film devenu dingo comme ce n'est pas possible, faisant irruption aux moments les plus inattendus, en proie à des réactions ou des pulsions qui ressemblaient de tout près au choc post-traumatique des situations  ou des moments de guerre, comme celles qu'elle aura trainées derrière elle la plus grande puissance de la planète dans l'ensemble de l'après-guerre jusqu’à nos jours. Et l'indéniable puissance cathartique du film se voit renforcée vers la fin avec toutes les allures d'une Odyssée hallucinée, et dans le décor et dans l'affrontement tragique de deux principaux personnages, la mère et son ("beau") fils, dans un retour inattendu de l'Antiquité grecque. De naissance de la tragédie -"Die Geburt der Tragödie"- aura été question -de par un de ses titres le plus marquants- dans l'histoire de la pensée et de la littérature contemporaine. De Renaissance de la tragédie, à la vue de la fin si tragique du film et de la toute dernière scène à la fin, sommes nous tenter d'ajouter. De la tragédie, comme un remède ou palliatif, ou en guise de purgatif (sic) à la culpabilité qui ronge les principaux personnages du film, comme en écho nostalgique de la culture antique à laquelle les pèlerins du May Flower -et ceux qui leur suivirent-, pétris eux tous de fondamentalisme judéo-chrétien- avaient de façon si olympique tourné le dos. Le retour du refoulé.À ne pas le prendre à titre d'une incartade quelconque -sur le plan, de la pensée-  ou une (plus ou moins gratuite) provocation, je vous en prie! 

lundi 10 avril 2023

BELGIQUE LATINE, CLÉ D'UN FILM À SUCCÈS

 


"Les trois mousquetaires", les mêmes de mes lectures d'enfance (en espagnol) du roman célèbre d'Alexandre Dumas, transposé maintenant dans le film homonyme, au prix tout de même de quelques remaniements et du récit et de l'intrigue, par rapport au texte originel de son créateur, et des quelques petites entorses, des (véritables) tours de force à l'Histoire de France de cette période qui sert au film de toile de fond. C'est ce que j'essayerais de montrer et d'expliquer au fil de cette entrée. Sans trop d'illusions de me faire comprendre dans une entreprise d'emblée pas du tout facile, en effet. Car l'Histoire, la vraie Histoire, à Alexandre Dumas, historien amateur, et romancier de métier, que lui importait-t-elle? L'écrivain d'expression française et ascendance hispanique,  Dominique Fernandez -de l'Académie Française- , à maintes fois convoqué dans ce blog, affirme dans son ouvrage "L'Art de raconter" -remarquable essai d'histoire et critique littéraires- que l'auteur des "Trois Mousquetaires, de "la Reine Margot", et du "Comte de Monte-Cristo" (et j'en passe), était un piètre écrivain et un brillant romancier, et brillant narrateur et (prolifique) créateur de personnages à la fois, au nombre de milliers ces derniers, de l'ordre de  quarante mille presque (?!) -dans la recension qu'il mentionne- entre protagonistes, comparses et figurants, tous confondus.  Et le roman et son film homonyme semblent bien le prouver. Qui oubliera après lecture ou ayant vu le film en effet, des personnages si rayonnants et d'une aura si grandiose que le (bon) roi Louis XIII, la reine Anne d'Autriche -préfiguration (dans l'Histoire) de la malheureuse Marie Antoinette (autrichienne également) et (soi-disant) amante du Duc de Buckingham-, et l’ineffable Athos -de Hauteville, comte de la Fère-, "mousquetaire du Roi" (voir photo), et avec lui les autres (trois) mousquetaires, Porthos, Aramis et Charles d'Artagnan. Ceci en dépit néanmoins du conte de bons et méchants, manichéen -surtout par trop voyant- de catholiques contre protestants, au sommet de la période des guerres de religion en France -lors du siège de La Rochelle- que reprend pour son compte pas a pas ce film ambitieux et au fond historique rigoureusement réaliste nonobstant. Des catholiques à la française, voila le quid de la question susjacente dans le récit et le fond historique du film. Ou plutôt le couac. Le Cardinal Richelieu -et les membres de sa Garde, faufilés même en moines sur certaines scènes du film, dans un face a face (meurtrier) avec des mousquetaires du Roi- avant-garde, les premiers, du "parti dévot" tel que ce film le laisse ainsi entrevoir?  

 Ceci passerait la rampe sans compter avec une faille flagrante d'histoire et de Mémoire qui passe par ici justement, par cette Belgique, matrice territoriale de laquelle le furent les Pays-Bas Catholiques, dit Espagnols, reliques ou vestiges en tant que descendants du parti catholique lors de la Guerre des Trente Ans -transmutée en Guerre des Quatre-Vingt Ans en Flandres et aux Pays Bas-, dont les amis et alliés n'étaient autres en  France que le (malfamé) parti dévot, que le scénario de ce film ne réussit pas pour ainsi dire et à première vue, à bien placer, à ne pas, en faisant cela, se tromper de camp ou de coté. Problème  (sic) français, sacré problème en effet!- que celui de la mémoire historique des catholiques belges (et en disant ou insinuant cela je demande humblement pardon, a tous ceux qui risquent -dan leur foi- de se sentir offensé ou outragés) 

Pour dire que c'est là peut-être où se trouve la clé du succès de public indéniable de ce film -voué à être honni et maudit par la bien-pensance néanmoins, avec tous ces cris résonnants à l’écran et dans la salle de "Vive la France!" et "Vive le Roi!"- au point que dans la salle bondée, le public rompit fort à applaudir à la fin (et moi avec, bien évidemment) et,  prouvé également, à la vue de la longue file d'attente (rarement vu ma fois) à l'entrée. Et c'est que ce film si peu banal réussissait de toute évidence à faire vibrer de ses racines et de ses attaches plus français qu'ils ne le pensent,  ces braves belges (francophones) blanc-bleus. Plus français que le français les belges francophones? Dilemme fatal, ce que ce film essaie de trancher (on dirait) Et un sacré défi face au futur plus ou moins proche. 

La Belgique à la croisée des chemins aujourd'hui comme hier. ¨Portugal es un caminante, Bélgica tan sólo un camino. Un camino y un mesón (auberge) -ecrivit un barde, dans ma langue maternelle.  Belgique latine, entre Espagnols et Francais latins, et entre Wallons et Flamands, "les plus Latins des Germains" But, ligne d'arrivée, la Belgique, du Chemin Espagnol? ("Spanish Road")

lundi 6 mars 2023

LÉGÈRETÉ FRANCAISE ET TREMENDISMO ESPAGNOL

Génie français dans le septième art, et difficile a trouver ailleurs, en cinéma non français, et ne parlons pas de l'espagnol`, oh non! Et si les comparaisons sont en principe a éviter, ici il semblerait qu'elle s'y imposent, compte tenu de la menace qui hante a présent aussi bien la France que l'Espagne, qui sert de toile de fond au dernier film de mon passage -hier dimanche- par les salles de Bruxelles. Et qui a pour nom celui de désertification. Celle du paysage rural, précisons. Avec toute la légion accompagnant des (tristes) signes avant-coureurs, fermeture des écoles -par manque d'élèves-, des établissements commerciaux, l'un derrière autre en cortège funèbre, silencieux, et le manque (croissant) des services médicaux et de tout sort. Tout ceci au premier plan de l'actualité espagnole des derniers jours suite à  un fait divers dont se seront fait les choux gras tous ou presque tous les médias espagnols. Et c'était le départ du vieux couple d'un vieux hameau de la province de Teruel (Aragon), limitrophe avec la région du Levant (province de Castellon) Après y avoir vécu presque un demi siècle en deniers habitants de la Estrella (l'Etoile), qui aura ainsi éteint sa lumière pour de bon. Une triste et funèbre nouvelle, a l’extrémité du lugubre, du macabre, que la grande diffusion -ou certains voient la main derrière, des politiciens rusés et la montée (orchestrée) de prix des terrains de toile de fond-, celle de la nouvelle dans les médias, n'aura fait qu’appesantir encore plus la chape de plomb de pessimisme, de défiance -et de crainte somme toute du futur- qu'elle aura jeté sur l'ensemble de la population. Eh bien, en France non, car bien que soumise a un semblable phénomène -d’égale apparence mais de nature et des racines tout a fait autres (tel que je l'expliquais récemment dans mon blog, l'islamisation rampante en toile de fond) savoir, celle de la de désertification, on y voit le cinéma venir maintenant comme a la rescousse dans une comédie bien française -celles que j'aime comme je l'ai déjà fait savoir et expliquer maintes fois à mes lecteurs- où ce phénomène et ses rebords tragiques qu'on laisse (magistralement) y voir dans presque touts les plans et scènes du film, se voient à la fois l'objet d'une manœuvre subtile visant la masse de spectateurs, les exhortant à prendre le phénomène au deuxième dégrée, à en rire après avoir pleuré comme ils réussissent à faire, sortant tout le monde de la salle de bonne humeur, et la leçon bien apprise, comme il faut. En écoutant -dernière de surprises- le chant à la tendresse, bien entendu fondant en pleurs. A l'aide d'une jeune maire (charmeuse) -dans le film- se démenant furieusement pour prêter de l'aide et conseil à tout un chacun, le souvenir bien en tête de l'image (gravitant sur elle) de son père décédé, dernier médecin de son village (juste avant sa mort), et toujours (elle) en quête d'un père de remplacement. Génie français, celui de la légèreté française (ou gauloise) face au "tremendismo" espagnol, plus portés, nous, à l'exagération (autant dire à la radicalisation) (...) C'est vrai que les images et photos des maisons vides et les rues désertes en Bretagne, que celles (toutes portes fermées) en Aragon ou au Levant espagnol  avaient tout une autre sauveur.  Le Néant -au bout des ravins (profonds) allongeant le seul et long et étroit et tortueux sentier d'accès au hameau, comme le chemin de la Mort, chez les uns- et cachée (pudiquement) en échange, du voile de la mer au coucher du soleil sur la coté armoricaine,  au village breton.  Et pourtant la menace, le danger ne semble pas moindre chez les uns que chez les autres. Celui de l'âme espagnole restée plus rurale et moins citadine chez nous, et cet autre, la mort en lenteur, blottie derrière ce phénomène plus voyant encore, qui est celui du déclassement de la France -face a d'autres grandes puissances, notamment les États-Unis- comme une renonciation a la vocation (gaullienne) de leadership, et de grandeur. Tel que l'avait sagement pointé das la dernière campagne électorale le candidat (perdant) Eric Zemmour. Mais cela est tout à fait une autre question. Toute une civilisation -la nôtre- en danger de mort, de toile de fond?

lundi 30 janvier 2023

MAFIA ET EGLISE


 

Naples. "Nápoles hispánico". C'est la formule -du titre de l'une de mes lectures tout jeune- qui me venait à l'esprit l'une et l'autre fois en voyant un  film a l'écran hier, de titre "Nostalgia", plus qu'évocateur avec la belle ville italienne de scénario,' et de toile de fond la présence obsédante, comme une ombre étouffante et omniprésente de la Camorra (la Mafia napolitaine) Un bon film sur une ville qui est -tel que j'ai lu dans l'une des critiques des spectateurs- comme une sirène voluptueuse et.cruelle, "Voir Naples, et mourir". Ce qui est ici filmé, on ne peux mieux dire. Et après avoir gouté certaines de ses scènes, je sors de la salle la mort dans l'âme, comme si le coteau de la nostalgie, fin et doux, et lancinant à la fois m'avait atteint sans remède. Nostalgie autant dire (noire) mélancolie,  non pas à cause d'une ville qui n'évoqua guère en moi -aussi proche fut-elle ou justement pour ca?- sinon de ce passé qui "n'existe pas" -comme le déclame l'un des personnages, le chef maffieux, Orestes de son prénom au surplus- et qui se revêt néanmoins de "l'entité du possible" comme disait Heidegger, d'une mémoire fallacieuse, enfermée dans le labyrynthe (sic) du passé. De la mémoire en somme. Mémoria procellosa, comme disent les Anciens. D'un passé ma fois, qui eut du mal a passer. Pas par la faute de la Mafia comme dans le film d'hier, mais celle de l’Église qui s'y glisse fatalement dans nombre des scènes du film, comme si cela ne pouvait être autrement , comme si Mafia et Église étaient cul et chemise, et si c'était vraiment ça? Car si la Mafia n'existait pas, il fallait l'inventer vraiment! Afin qu'elle  redonne vie comme elle fait dans le films et dans certains coins de la vie réelle, à des choses bel et bien mortes comme celles qu'incarne et symbolise le personnage du curé également, intrusif,  omniprésent dans le film, et agent de cohésion social du premier ordre, à l'aide néanmoins de la pression sociale et psychologique anxiogène que la menace mafieuse fait peser -à Naples- sur l'ensemble de la société. Et c'est de sa prêche et de sa soutane dont on fait ainsi oublier à tous les niveaux de l'industrie cinématographique, l'irritant anachronisme (sic) qu'a leurs yeux cela est devenu et pas autrement. Comme si cette vieille et bonne soutane -et tous d'autres basques d'évêques et des curés d'ailleurs- ne leur desservait qu'à cacher -et ramasser- tout le flaque de sang, et de mort et de m...et de misère, que dans le film se laisse (à dessein) entrevoir (...)  Que rien d'autre me semble dans ce temps postmodernes le rôle de l’Église dans les pays catholiques, sa fonction (éminemment) sociale (...) Centre de toutes les pensées -le curé plus qu'égotiste, et curieux, ainsi à première vue- de tous les regards et de tous les cœurs on dirait, dans le sein de cette ville, de ce corps social rongé para une maladie mortelle et incurable comme la fin du film semble vouloir le prouver (...) Mafia, problème du Sud, ainsi le voyait le fascisme italien, et malgré leur échec -que symbolise celui de Césare Mori, préfet (fasciste) de Palermo (voir photo)- on peut dire qu'ils voyaient juste, mais pas tout à fait. Problème du Sud -Mezzogiorno- de l'Italie, oui, mais d'un Sud à l'incontestable sceau ou marque hispanique. Ce que le nationalisme italien du Risorgimento se refusait à vouloir regarder en face, et de près. Et c'est le non résoluble conflit entre une Église qui confesse et chante n'avoir (sic) qu'une honneur au monde -celle de Notre Seigneur- et la mystique de l'Honneur que la présence (séculière) hispanique y laissa comme légat. D’où que ce conflit, comme un fléau ou une malédiction biblique, ne semble point offrir des voies de solution. Pour le plus grand profit des cinéastes du monde entier, et pour la plus grande joie des spectateurs.   

mardi 17 janvier 2023

CINÉMA FRANCAIS, BILDUNG ROMAN ET REPRESSION SEXUELLE


 

Au genre semi-oublié du Bildung Roman -roman de formation-, c'est à ce que l'on pense d'un prime abord à la vue du film -hier à l'écran-  "Cet été-là", sur le passage de l'enfance à l'adolescence d'une jeune enfant. Et c'est ce thème qu'y est ici abordé qui prête plus d’intérêt au film, plus que l'ensemble de ses scènes a proprement parler. Et la grande question non résolue -celle qui se rapporte au sexe de prés ou de loin- plane au dessus de tout comme un fantôme ou spectre omniprésent, dans les scènes du film comme dans la tête de l'enfant, à image et ressemblance  -mutatis mutandis, sur l'échelle d'observation,va de soi- de ce qui se sera passé dans la Première comme dans la Seconde Guerre Mondiale et tout le ramassis de conflits qui en découleront, a titre d'effet collatéral. Échantillon privilégié tout ce qui précède de l'échec (patent) de doctrines s'y rapportant. Et un phénomène d'ordre sociologique est mis dans le film d'hier également en avant, et c'est celui -tel qu'on appelle dans la littérature d'investigation USA- de la génération "boomer". savoir ceux qui sont nés juste après la Deuxième Guerre Mondiale. Et qui, de ce fait, se seront montrés incapables de se fournir eux-mêmes une explication -de ce qu'ils avaient vécus en témoins ou d'acteurs principaux au premier plan-, et partant, de la fournir a ses enfants, de comment leur en parler, leur fermant ainsi un quelconque horizon de futur, et coupables donc d'un manque foncier, celui de les savoir éduquer, incapables ne fut-ce que d'aborder auprès d'eux certains sujets, tout ce qui se rapporte au sexe notamment. Et pour savoir parler, j'entends notamment parler franc, sans tabous, sans pour autant vouloir le moins du monde les endoctriner, et je fais par là allusion a ces doctrines ou théories échouées dont je fais mention ci-devant. Et un un cas faisant figure d'exception a la règle mérite d'être mentionné ici, en ce n'est pas dans le domaine de la Littérature a proprement parler, mais dans celui de la bande dessinée (voir photo). Car l'option non-conformiste, non conventionnelle, décomplexé, semble être le contrepoison indiqué à même de conjurer le spleen (nouvelle version -car c'est est ainsi qui fut baptisé la  tristesse ou mélancolie présente dans toute la tradition littéraire-,  celui qui hante la vie de tous les jours dans ces pays du Nord, comme un fin couteau ravageur A l'image du film d'hier, où les réflexions de l'enfant semblaient le parfait contrepoint de la tristesse qui se dégageait et de l'ambiance familiale des acteurs principaux et de la bande-son et des (beaux) paysages -maritimes pluvieux (des Landes, atlantiques)- et même du reste du décor. Et c'est là justement la raison principal -cet absence bruyante, et du sexe et de ses anciens dieux- de ce que la mélancolie l'emporte comme par hasard dans la presque totalité d'ouvrages appartenant à ce genre littéraire (semi-oublié) Ouvrages d'édification ou d'éducation à proprement parler. Irréprochables ceux-ci sur un plan formel, littéraire, et sur son dessein éducatif, et suintant pari passu de la nostalgie irrésistible, tel que c'était le cas dans ce titre qui fut joint au mes lectures, en Espagne a la fin de mes années scolaires, "Dieu parlera ce soir" Dont l'acteur principal s'efface a la fin de la narration, perdu ou noyé dans la vie conventionnelle -dans l'ordre rétabli et le cocon familial retrouvé, sans résoudre pour autant la grande-question (non résolue), savoir le Sexe- pour autant- tandis que dans une autre variante de ce même genre, le jeune (acteur)  grandit en homme adulte, complet, et en héro à l'encontre d'un destin exceptionnel, comme un nouveau Prométhée, triomphant et libérateur. Trop c'est trop (en fait de provocation)?