Quel ouvrage que celui que je viens de me farcir! Voilà un vrai must de la recherche historique (s'il vous plaît)! Archives a l'appui à ne pas en finir, les distances (sic) et barrières scrupuleusement respectées, rien à dire, et d'une richesse de lexique en outre, et de langage référentiel (s'il vous plait) -parmi des positions indéfendables- éblouissants pour un francophone d'adoption, savoir pour moi-même, -presque un rustaud (pour certains, passons)-, et sur un sujet -"la droite littéraire (après 45)"- scabreux et piégé pour des gens comme c'était mon cas, qu'on ne peux pas mieux dire (*) Des hussards (bleus) j'avais entendu parler pour la première fois en longueur de classes et à ne pas en finir, a l'ISTI (Institut de traducteurs et interprètes) de Bruxelles, dans le cours de traduction littéraire -espagnol, français- que là bas il y a déjà quelques années j'avais pour de bon suivi.
Et c'était de la part d'un professeur français -venant ex professo de Paris- qu'a la fin des cours n'avait pas voulu faire un secret pour personne de sa proximité idéologique et sur d'autres plans avec le parti communiste français, et chez qui, il me semblait -en rétrospective- un peu étrange à première vue cet intérêt exorbitant sur bien de points, avec exclusion d'autres figures, que lui méritait cette poignée de "fascistes"? quelque peu "maurrassiens" sur les bords -comme ils se virent traités alors dans les rangs de la critique (par Bernard Frank, un proche d'eux) ces hussards (bleus) Comme je le disais là-dessus, terrain piégé. La littérature et l'histoire de la littérature, et plus peut-être que dans d'autres langues, celles qu'on rédige en français. Des pièges pour des naïfs mal-pensants bien entendu.
Car cet ouvrage biographie -óp.cit; pár. 4, l.5- et même l'œuvre des exposants de cette génération sauvage (sur tant d'aspects), courant tout libres dans l'ouvrage ici abordé, sont à ranger sur tant et tant d'aspects dans la liste des auteurs "maudits". A commencer par le plus brillant d'eux tous, -Roger Nimier (voir photo, avec Paul Morand)-, débordant de génie littéraire et maniant l'art de la provocation a la fois, qui faisait débuter le premier de ses romans à succès par une scène du protagoniste, en train de se masturber (sic), anno 45, devant un portrait de Marlène Dietrich (....)
Et tout a l'avenant, de leurs frasques et de leurs succès comme l'ouvrage ici en question nous le montre et comme certains critiques que je viens de lire conviennent en souligner, entre mille prises de distance devant un courant et devant ses exposants qui se voit qualifiés par la bien-pensance d'indécents (sic) (óp. cit. pár. 4, ligne 5) Comme un mot d'ordre, tel qu'ainsi je le vois moi-même après lecture d'un article de revue littéraire, La Presse Littéraire -dans le cadre d''un reportage de la dite revue titré "Et la liberté bordel!-, consacré (horresco referens) a Joseph de Maistre qu'on y qualifie de "Sade de l'ordre moral" (il faut le faire!)
Et où on peut lire que "le texte -"in casu", le traité (remarquable et à tout point d'actualité) de Joseph de Maistre sur les sacrifices (2)- devient insoutenable car le langage moderne qui s'est construit en déconstruisant le langage classique ne peut plus décemment (sic) exprimer ce que celui-ci exprimait" Autrement dit, c'est indécent (sic) de penser même ce qu'on ne peut pas (décemment) écrire. Et voilà que les deux mots de la discorde sont bel et bien lâchés, celui de la décence (idéologique) et celui de la déconstruction (sic), arche de la sainte-alliance, comme un nouvel Arche de Noé (de la Libre Pensée) Et de la décence idéologique à l'indécence (sic) tout court, il n'y a qu'un pas, et ceux qui me lisent et qui me connaissent savent de trop -de moi et de mes déboires- ce que je veux par là dire (....)
Mais ce qu'il y a de plus piquant dans cette lecture l'est dans un autre sujet, exposé tel que voici. Et ceci, au fil du (mauvais) procès qu'on y suit -de nazi/fascisme et de collaboration- aux deux parrains (littéraires) de cette génération de jeunes écrivains, Jacques Chardonne -écrivain préféré (nota bene) de Francois Mitterrand (...) et Paul Morand (surtout), qui sortent tout de même au fil de la lecture et au grand dam de la critique (actuelle) tous les deux bel et bien réhabilités.
Et c'est même de la part de Bernard Frank, le protecteur des Hussards et à la fois leur mauvais génie (bien-pensant) attitré. De qui on peut y lire: "Chardonne et Morand on connaissait.../...les plus futés d'entre nous se doutaient bien que.../...tous ces vieux messieurs exquis avaient quelque chose sur la conscience, à se faire pardonner. Rien d'horrible en fait. Leur insouciance. Sous l'Occupation ils se sentaient libres. Plus libres que jamais" (óp. cit. p. 103) Point.
Pas innocent du tout, car la dernière phrase entre guillemets, n'est qu'un citation (maniée) -du Nouvel Ob, 14 octobre 1999 - ce qu'y est pudiquement déguisé. Et elle n'est en fait, par un léger détour, que la phrase célèbre -ou selon les goûts, malfamée- de Jean Paul Sartre (hors de tout soupçon) "Nous ne fumes jamais aussi libres que sous l'Occupation"
Laquelle s'était vu en quelque sorte recoupée, quelques années plus tard d'être proférée (13 septembre 1989), par les propos fracassants -dans le Parlement Européen, à Strasbourg (s'il vous plait)- d'un nouvel élu du Front National (vieille mouture), Claude Autant-Lara, vieux cinéaste qui savait de quoi il parlait, "l'Occupation ce fut le bon temps", avec le scandale et le déchirement de robes qu'on peut facilement deviner.
Mais au cas des deux écrivains maudits cette liberté (sic) dont ils jouirent s’avéraient de toute une autre nature, plus profonde et moins banale ou politique, et plus excusable (ou tolérable) et à l'abri de la critique à la fois, et c'est de par le caractère sacré (au sens antique du terme, et païen) , soit de par leur nature érotique -ou sexuel-, chez des auteurs, l'un d'entre eux surtout Paul Morand de qui tout au long de cet ouvrage on laisse planer le soupçon -ou la supposition ou supputation- d'homosexualité (documentée) Et par là, on aborde qu'on le veuille ou non, le grand tabou entourant l'historiographie du nazi/fascisme, savoir son coté indéniable de révolution sexuelle , aussi inaccomplie fut-elle.
Et tout le reste, leurs publications pendant les années noires, leur anti-gaullisme affiché -contre celui que Paul Morand appelait "Gaulle"- et leurs dérapages -de parole- en faveur de la OAS pendant la guerre d'Algérie, ceci ne semble pas de beaucoup de poids, face à leur mauditisme profond, le vrai (si l'on peut ainsi parler)
Réhabilités donc les maitres et leurs poussins -Roger Nimier, Antoine Blondin, Jacques (Cecil Saint-) Laurent, Michel Déon, Francois Nourissier, Kléber Haedens (...)-, de ceux qui, à la lecture de cet ouvrage, apparait rehaussé le cosmopolitisme (avant l'heure de la globalisation), tel qu'évoqués, en grands cosmopolites et grand aventuriers, Paul Morand -de la France à la Suisse, de Lisbonne à Bucarest-, et le suisse, et non moins inclassable, Blaise Cendrars, le tout dans l’œuvre de l'écrivain espagnol Francisco Umbral ("des poètes -avec Valery et Saint-John Perse, du monde global", les juste nommés-)
Et exemples éblouissants en même titre de conflit générationnel -bien avant Mai 68-, réussissant ainsi (en partie du moins) à gommer le prisme manichéen -de méchants parmi les méchants- qu'on leur a toujours réservé jusqu'ici. Assez de guerre civile (européenne) en Histoire et en Histoire de la Littérature! (voila qui est dit)
(*) Et le caractère insolite, hors norme, peu banal de cet ouvrage fut paraphé par la mort violente, renversé par une voiture, en vacances en Suisse, accompagné de sa famille, de son auteur, l'écrivain et journaliste, et critique littéraire, Francois Dufay. Trois ans à peine après la publication de ce livre essentiel. Répose en paix
(2) Notamment de par le principe de substitution (sic), qu'y est savamment exposé comme loi d'airain de l'Histoire. "Sine sanguine non fit remissio" L'un à payer pour tous. Illustré à son tour de nos jours, de par le sacrifice (sic) de Moammar Gaddafi, immolé -à la face du monde- à la place de tous les autres (...)