mercredi 4 janvier 2017
"MEIN KAMPF" ET LOUVAIN EN 68
L'édition critique du Main Kampf, d'Adolf Hitler fait un tabac en Allemagne. Depuis sa parution en janvier elle est déjà a sa dixième édition, le chiffre de ventes ayant atteint les quatre-vingt-cinq mille exemplaires, et ce ne fut qu'après que les droits sur l'ouvrage furent tombés dans le domaine public, après avoir été détenus depuis 1945 par l'État régional (Länder) de Bavière qui s'opposa toujours à la reddition de l'ouvrage. Une prohibition qui eut des suites judiciaires en Espagne où un libraire de Barcelone -propriétaire de la Librairie Europe- se sera vu objet de poursuites pour avoir publié en 2010 et diffusé depuis une édition de l”ouvrage en langue espagnole. J'avais lui un peu inquiet -je en le cache pas- un exemplaire du Mein Kampf à la Bibliothèque Royale de Belgique mes premières années de séjour ici, dans une édition en allemand et en caractères gothiques (ce qu'on appelle « la fraktuur ») Et je en me gène pas non plus ici de dire que j'avais trouvé que son auteur y faisait preuve d'un niveau intellectuelle élevé et à la fois d'une veine littéraire indéniable. Je retins surtout deux passages du Mein Kampf, et non pas précisément parmi les plus contestés. Le premier c'était un panégyrique exalté à la gloire de l'armée allemande de la première guerre mondiale qu'aurait pu souscrire n'importe quel allemand dans son temps, et je dirais qu'encore ceux d'aujourd'hui. « Le temps s'écoulèrent -et je cite par cœur- mais plus personne pourra parler d’héroïsme sans évoquer du coup le courage du soldat allemand de la Guerre Mondiale” L'autre se référait à ce qu'on appela « le printemps des peuples » savoir la révolution de 1848. “La révolution européenne de 1848 -dit le Mein Kampf- put être partout ailleurs expression de la lutte de classes, dans les pays de langue et culture allemande par contre, ce fut déjà le prélude d'une guerre de races” Et je ne veux pas cacher ici que ce dernier passage revint souvent à mon esprit au sujet de la partition de l'Université de Louvain en deux moitiés différenciées sur le plan linguistique, en 68. L'auteur de ces lignes vécut tout jeune la version espagnole du mai français pendant ses études universitaires à Madrid (Universidad Complutense) Ce fut, ma foi, une explosion de néo marxisme, de néo anarchisme et de beaucoup d'autres choses sans doute mais rien ou très peu s'y filtra par contre relevant du domaine des revendications ethniques ou linguistiques -comme ce fut, au contraire, le cas à Louvain-, et même les agissements de l'ETA qui était alors à ses commencements au Pays Basque eurent très peu d'écho chez les universitaires espagnols, même pas chez les madrilènes. Pour sa part, mai 68 à Louvain fut vécu chez ses étudiants francophones de façon analogue à celle des universitaires espagnols ou français, et d'une autre par contre, radicalement opposée, chez, ses étudiants flamands (Wallen ratten, rol uw matten!) Et on doit dire qu'à la scission définitive de cet Université, la plus ancienne de la Belgique, contribuèrent décisivement les instances ecclésiastiques sous le patronage desquelles était placée la dite université, et en particulier, le rôle de bélier (démolisseur) qui revint à l'évêque de Bruges, Monseigneur De Smedt à qui allait succéder (nota bene) le malfamé Roger Van Gheluwe, nommé évêque de ce diocèse par le pape Jean Paul II, avec qui il s'afficha au grand jour lors de la première visite de ce dernier en Belgique (en 1985)
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