vendredi 6 janvier 2017

OSTENDE ET SON PASSÉ ESPAGNOL

(Où sont leurs tombeaux?) J'avais vécu presque trois ans -entre décembre 1988 et octobre 1991- à Ostende où naquit mon fils. Ostende fut le théâtre d'un long et coûteux -et victorieux- siège de quatre ans (1601-1604) par les troupes impériales -soldats espagnols des « Tercios » pour la plupart- au ordres du duc de Spinola, qui durent vaincre la résistance acharnée de ceux qu'on appela « gueux de la mer ». Des pirates et mercenaires de ces contrées qui combattaient du coté des protestants. Jamais, et je dis bien jamais, dans mes trois ans de séjour là bas, ne m'arriva le moindre écho d'un témoignage quelconque sur un fait historique d'une telle importance et transcendance. Moins encore d'un vestige quelconque qui aurait pu me mettre sur la piste des restes de tous ces soldats espagnols dont le chiffre attendrait d'après certains les cent mille morts. Et il est clair que dans l'historiographie officielle de l'état belge -et ne parlons pas de sa version flamande- tous ces soldats espagnols tombés sur le champ de l'honneur faisaient figure -bien que vainqueurs- des vaincus sur le plan d'un conflit de mémoires. Et les exemples de cette réécriture -au goût de la mémoire historique des protestants hollandais- de la Guerre de Flandres (et de celle de Trente Ans) ne manquent pas ma foi. Gueux (gueuses, ou gueuzes) sont de mots -qu'on transcrit littéralement en français dans la langue néerlandaise- nimbés en Belgique flamande d'un titre de gloire indéniable. En Belgique francophone en échange, ce sont des simples insultes. Et je me rappelle encore peu de temps après mon arrivée en Belgique, de José Happart traitant de gueux (sic) ses adversaires. Un autre exemple (frappant) L'un des mouvements fascistes (ou fascisés) plus importants de la Belgique flamande dans la période d'entre-guerres, ce fut le Verdinaso, de Joris Van Severen. Leur enseigne était le levier d'ouverture et fermeture de ces écluses que les « Tercios » espagnols avaient défendu contre les gueux de la mer justement, au prix souvent de leurs vies. Et chez celui qui n'eut jamais (à ce que je sache) le moindre mot de reconnaissance envers la présence espagnole dans les Pays-Bas eut été malvenu sans doute de le lui rappeler d'une manière ou une autre

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